L’insécurité est une entreprise criminelle dont les bandits sont des lâches qui n’osent jamais cambrioler, assassiner ou enlever un membre de l’oligarchie, car ils savent que cette oligarchie détient dans son arsenal l’intelligence pour les enlever à leur tour et les armes de guerre nécessaires pour les exécuter sur les places publiques.
L’insécurité protège les membres de l’oligarchie et les héritiers du système. Son target est ceux qui sont économiquement faibles ou qui travaillent pour le bien-être des communautés les plus vulnérables. Les victimes sont principalement des average Joe, des professeurs, des médecins, des chauffeurs, de petites entreprises, éléves, même des policiers pour ne citer que ceux-là.
C’est donc pour cela que les enlevés passent aussi de temps entre les mains des kidnappeurs; temps pour les familles des victimes de se ravitailler en vue de totaliser les rançons. Ce temps d’attendre les rançons serait réduit de 95% s’ils auraient kidnappé des gens aisés.
Certaines familles vendent leurs biens pendant que d’autres hypothèquent les leurs pour trouver des sommes qu’elles n’ont jamais rêvées d’avoir. Chaque kidnapping déclenche tout un système de transactions commerciales qui appauvrit la famille de la victime, renforce le banditisme et affaiblit les forces de l’ordre.
Les membres des classes pauvre et moyenne ont peur de prendre les rues. Ils dorment avec leurs portes fermées tandis que les oligarques vaquent à leurs occupations business as usual.
Ce n’est pas qu’il n’y a pas de bandits dans le camp des oligarques; il est tout simplement qu’ils se protègent les uns les autres et sont aussi protégés par les kidnappeurs en raison de leur couleur ou leur fortune. Lorsque l’un des leurs est enlevé, ils se mettent ensemble pour capturer le kidnappeur et le punir sévèrement. Ils ont tracé cet exemple sur Clifford Brandt qui a commis l’erreur de kidnapper deux enfants de la famille Moscoso.
Les bandits de la classe moyenne, au lieu de protéger ceux et celles qu’ils connaissent, les nuisent et les terrorisent parce que comme dit le proverbe créole “Les dents pourries ont la force sur les bananes mûres.” A côté de la cicatrice émotionnelle, le kidnapping fait disparaître la classe moyenne économiquement et intellectuellement.
Le vieux adage dit qu’il faut être Dieu avec Dieu et démon avec démon; pourquoi donc ne pas être kidnappeur avec les kidnappeurs. Plutôt que de les affronter, la presse coure la narrative que les gangs sont alliés au gouvernement? Puisqu’on sait déjà leurs connections, ils ne devraient plus exister, car la couleuvre n’est tuée que par la tête aplatie et éparpillée en mille morceaux sur les bétons du midi.
Les manifestations sectorielles contre le kidnapping individuel sont des formes de négociations avec les terroristes. Elles ne produisent aucun effet sur l’état de droit puisque les libérations sont faites contre rançons et sans qu’un bandit ou qu’un gang ne soit éliminé.
L’Haitien réalise que le kidnapping existe et qu’il devient une préoccupation commune dès que l’un de ses proches devienne un statistique ou dès qu’il commence à contribuer le peu qu’il a pour récupérer son proche.
Dr. Bobb Rousseau