Il est temps que les États-Unis considère que le vote du président haïtien contre le régime de Maduro ne peut être une carte blanche pour soutenir un leadership désastreux.
Après huit jours de chaos et de troubles civils, le président haïtien a finalement prononcé un discours creux et inélégant que l’opinion publique, les médias, les observateurs et les dirigeants de l’opposition ont accueilli avec déception et colère occasionnant des protestations nocturnes spontanées et des tirs nourris tout juste après son allocution.
En effet, le président a totalement manqué l’occasion de pacifier ce climat tendu que connait le pays depuis une semaine. Dans son discours, il n’a pas pu convaincre ses opposants et présenter une alternative rassurante pouvant donner de l’espoir à cette population martyrisée. Au lieu de faire preuve de sagesse pour rassembler les secteurs divergents de la nation derrière sa cause presque impossible, le président a préféré d’attaquer la performance de son Premier Ministre, accuse les dirigeants de l’opposition à s’entendre avec les groupes armés et les trafiquants de drogue.
Curieusement, le dirigeant haïtien n’a proposé aucune solution économique pour calmer la fureur de la population, ni de garanties de sécurité particulières pour les entreprises et le secteur financier. En conséquence, la crise haïtienne vient juste de commencer et durera pour longtemps.
La pression venant de l’entourage du Président pour forcer le Premier Ministre à démissionner est maintenant dans le camp du Palais. Après cette sortie exécrable venant du Président Moise, son Premier ministre, Monsieur Jean- Henry Céant sera de plus en plus renforcé dans ses convictions présidentialistes dans la mesure qu’il a déjà publiquement rejeté une telle initiative car il sait qu’il pourrait devenir le prochain leader constitutionnel et légitime de la République.
Ce conflit ouvert entre les deux têtes de l’Exécutif ouvre la voie à un galimatia politique à nul autre pareil, au goût machiavélique digne des grandes séries hollywoodiennes dans une conjoncture où oppositions récalcitrantes, petrochallengers et une jeunesse plus que jamais déterminés continueront à enflammer les rues des villes du pays pour un nouveau spectacle national attirant les commentaires des spécialistes et experts bidon d’Haiti des médias internationaux.
En définitif, devant ce panorama de chaos, d’incertitude et de maladresse notoire offert par le présent leadership haïtien, la communauté internationale, spécialement les Etats-Unis d’Amérique est interpellé à réviser sa stratégie tant décriée par certains observateurs internationaux et ainsi que des citoyens américains attachés à la cause haïtienne. Le vote stratégique du Président Jovenel Moise contre le régime de Maduro a été peut être le seul recours réaliste pouvant réaligner Haiti sur l’échiquier mondial, tenant compte des réalités géopolitiques et idéologies de l’agenda néoconservateur;
Cependant, ce vote n’a rien apporté pour le peuple haïtien sur le court terme sinon que désillusion flagrante et un renforcement précaire d’un pouvoir déjà impopulaire dans ses discours et actions. Ainsi, cette triste réalité que confronte Haiti en ce moment ne peut être, sous aucun prétexte, assimilée par Washington en une diplomatie aveugle de deux poids de mesure, attribués à deux leaders où l’un est à abattre systématiquement et l’autre, incompétent et impopulaire, à récompenser au détriment des intérêts de son propre peuple.