Le montant du plan de Biden a été diminué de moitié pour convaincre les derniers récalcitrants. Les contours du plan Build Back Better (« reconstruire en mieux »), censé réformer l’Amérique en finançant des politiques sociales et environnementales ambitieuses, ont été présentés par le président des Etats-Unis
Joe Biden a annoncé jeudi, avant son départ pour l’Europe, avoir trouvé le cadre d’un accord pour son « plan historique » en faveur des familles et de l’environnement, mais l’indispensable soutien de plusieurs élus du Congrès à ce texte restait encore incertain.
« Je pense que nous avons le cadre d’un plan économique historique. Je sais que nous avons le cadre d’un plan économique historique », a déclaré le président américain. « C’est un cadre qui créera des millions d’emplois, fera croître l’économie, investira dans notre nation et notre peuple », a-t-il ajouté lors d’une allocution depuis la Maison-Blanche.
« Tout le monde est sur la même longueur d’onde », avait-il déclaré à son arrivée au Capitole où il a plus tôt rencontré les élus démocrates.
Pour rallier les centristes, il a consenti à ramener le montant de son plan baptisé « Build Back Better » (Reconstruire en mieux) à 1750 milliards de dollars sur une décennie, soit moitié moins que ce qu’il envisageait initialement.
« Nous avons fait des progrès considérables », a réagi sur Twitter la sénatrice Kyrsten Sinema, dont la voix et celle de son collègue Joe Manchin sont indispensables, car la majorité démocrate au Sénat est si ténue qu’une seule voix dissonante équivaut à un véto.
Ces deux sénateurs centristes avaient jusqu’alors fait obstruction, jugeant le montant trop élevé et s’opposant à la manière de le financer notamment par des hausses d’impôts sur les sociétés ou sur les ménages les plus aisés.
« Je veux voir un solide projet de loi Build Back Better », a souligné de son côté Bernie Sanders, tempérant l’optimisme ambiant. Le très progressiste sénateur indépendant, favorable à des dépenses plus substantielles, a toujours souligné que sans un plan ambitieux, il n’y aurait pas d’accord sur l’autre programme d’investissements en faveur des infrastructures.
À la gauche du parti démocrate, l’élue de New York à la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez et sa collègue de l’État de Washington Pramila Jayapal ont souligné qu’elles voulaient voir le texte finalisé avant de s’engager à le voter.
« Personne n’a eu tout ce qu’il voulait, moi y compris », a commenté Joe Biden, qui souhaite afficher une victoire politique majeure.
Il a misé une partie de sa présidence sur l’adoption de plans d’investissements d’envergure pour réformer l’Amérique.
Investissement pour le climat
Alors qu’il s’apprête à participer au sommet international sur le climat, la COP26, à Glasgow (Écosse), le président a souligné que son projet comprenait « le plus grand investissement jamais réalisé pour faire face à la crise climatique ».
L’administration Biden propose en effet d’investir 550 milliards de dollars pour réduire à l’horizon 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % par rapport aux niveaux de 2005.
C’est un investissement « unique […] dans l’histoire » américaine, qui cible les bâtiments, les transports, l’industrie, l’électricité, l’agriculture et l’eau, avait souligné plus tôt la Maison-Blanche.
Joe Biden entend présenter en Europe l’image d’États-Unis engagés dans la transition énergétique et la croissance, ainsi que dans la lutte contre les inégalités sociales et l’évasion fiscale.
Lors des difficiles tractations, Joe Biden et son administration ont inlassablement mis en avant l’importance de ces dépenses, arguant que les États-Unis sont en perte de compétitivité et font figure de mauvais élève parmi les pays avancés, que ce soit en matière d’éducation, d’environnement ou du filet de sécurité sociale.