Martine Moise : »le président a été tué sans avoir le temps de dire un mot et a suggéré que le plan venait du camp opposé ». Mais, l’ex-première dame savait-elle que le chef de la sécurité présidentielle, Dimitri Hérard, s’était rendu plusieurs fois en Colombie en 2021, pays d’origine des « mercenaires » qu’elle a dénoncés ?
–L’ex-première dame d’Haïti, Martine Etienne Moise, a accusé des « mercenaires » de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, selon un message publié samedi sur son compte officiel de réseaux sociaux.
Mme Moise, une patiente alitée dans un hôpital de la Floride pour y recevoir des soins, a assuré que « le président a été tué sans avoir le temps de dire un mot et a suggéré que le plan venait du camp opposé« , selon un extrait audio, également reproduit par le secrétaire d’Etat à la Communication, Frantz Exantus.
Toutefois, M. Exantus, du gouvernement démissionnaire de facto de Claude Joseph, n’a manifesté aucun empressement pour retrouver et publier le clip-vidéo exclusif de l’assassinat du bâtonnier Monferrier Dorval dont détient l’ex-première dame, selon son défunt mari lui-même.
« Les mercenaires ont assassiné le président, d’autres veulent tuer son rêve« , a déclaré l’épouse de Jovenel Moise sans préciser les détails des événements survenus tôt mercredi matin.
Martine Moise, témoin du meurtre de son mari, un crime condamné par la société haïtienne en général, a également suggéré que « l’assassinat visait à effacer les projets de routes, d’eau potable, de référendum constitutionnel et d’élections promus par l’ancien chef de l’État« , alors que la Constitution, en son article 284-2, interdit formellement tout amendement constitutionnel par voie référendaire et d’autant plus le mandat de M. Moise s’était achevé le 7 février 2021.
Martine Etienne Moise, soulignons-le, a été touchée par trois balles lors de l’attaque à son domicile et, après avoir reçu les premiers soins, a été transportée dans un hôpital aux États-Unis, où elle est toujours hospitalisée.
Notons que la police a arrêté 20 des 28 membres du commando armé accusé d’avoir assassiné Moïse, et a confirmé que 18 d’entre eux sont des ressortissants colombiens