Compte tenu du climat d’insécurité qui prévaut dans la capitale haïtienne, l’organisation du carnaval national les 23, 24 et 25 février prochain se révèle inopportune, jugent des étudiants de l’UEH.
L’aire du Champs de Mars, espace en chantier avant d’accueillir le défilé des 3 jours gras, sera occupé, vendredi 14 février 2020, par des étudiants de l’Université d’État d’Haïti pour exiger des autorités un retrait sur l’organisation des festivités carnavalesques.
Des étudiants regroupés au sein du Collectif national des Jeunes progressistes haïtiens (CONJEPA), du Mouvement visionnaire des Étudiants de l’UEH (MOVE-UEH) et du Collectif jeune suicidaire entendent fédérer leur force pour contraindre les autorités concernées à identifier les priorités qui s’imposent.
‘’Nous envisageons d’occuper tout le périmètre du Champs de Mars pour faire réveiller les consciences endormies sur le danger qui nous guette. Des concerts de casseroles, des défilés seront initiés’’, avise Jaude Orméus, président de CONJEPA.
En dépit des annonces renouvelées au renforcement de la présence policière sur les axes routiers, au contrôle de routine des véhicules pour identifier les bandits, le climat demeure pour le moins fragile, pouvait-on observer. La frayeur gagne l’esprit des citoyens qui se font de plus en plus vigilants, à l’idée d’emprunter les quartiers réputés zone rouge, en proie au kidnapping, reconnaissent certains acteurs.
Face aux critiques virulentes essuyées par les étudiants protestataires relatives à leur position de s’opposer au carnaval, considéré comme étant l’une des manifestations populaires à fort symbolisme, le responsable de CONJEPA se veut être claire.
‘’Nous ne manifestons aucune aversion au carnaval, au contraire nous restons attachés aux valeurs culturelles. Cependant, au vu de la situation qui s’aggrave, les dirigeants devront faire marche arrière à la tenue du carnaval’’, a martelé Jaude Oméus.