A environ deux semaines de l’organisation du premier tour des élections législatives, le président du Sénat amputé de deux tiers de ses membres émet encore des doutes sur l’aboutissement du processus électoral. Sans langue de bois, le sénateur Andris Riché affirme que « les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue de bonnes élections dans le pays ». Selon lui, plusieurs raisons sont à la base de son scepticisme. D’abord, le retard mis pour débloquer l’argent prévu pour financer les partis politiques. Ensuite, la violence accrue constatée au moment du déroulement de la campagne électorale.
Selon le parlementaire, l’argent en question doit être distribué suivant le nombre de candidats agréés que contiennent les entités politiques. « Il y a des partis agréés qui sont de petits partis « pokannel », des partis « dèyè manman ». Il y a aussi des partis comme les plateformes Vérité et Bouclier qui sont des nouveau-nés. Ils ne doivent pas avoir les mêmes traitements que des partis traditionnels tels Fusion, OPL ou Fanmi Lavalas. »
Par ailleurs, le président du Sénat de dix membres dénonce la situation de violence qui prévaut dans plusieurs régions du pays au moment de la période préélectorale. « Nous dénonçons des violences qui se font contre certains candidats, groupes et organisations politiques à travers le pays », a-t-il dit, appelant le Conseil électoral à prendre des mesures pour prévenir ce genre de désordre.
Cependant, l’élu de la Grand’Anse a applaudi le Conseil électoral pour avoir annoncé que la majeure partie des bulletins pour les législatives du 9 août sont déjà prêts. « Si les bulletins sont déjà là, tant mieux ! Que les organisations politiques se préparent pour que les élections aient effectivement lieu à la date prévue. Que la police se mobilise pour assurer la sécurité au moment du scrutin. Et que le gouvernement débloque le plus vite possible l’argent prévu pour financer les partis politiques et les candidats… »