La crise des migrants est devenue une menace majeure pour la campagne de réélection du président Joe Biden. Et alors que les besoins des migrants cherchant asile et opportunité économique sont rarement aussi urgents, le traitement des immigrants potentiels en provenance des pays du Triangle du Nord aux États-Unis est très différent de celui des arrivants en provenance d’Haïti.
Pourquoi ? Si l’argument repose sur l’aide humanitaire, le soutien et le respect de la dignité humaine, alors les Haïtiens ne devraient certainement pas être renvoyés immédiatement chez eux alors qu’ils fuient leur pays pour sauver leur vie.
Ne vous méprenez pas, je ne privilégie pas l’humanité ou la validité des besoins d’un groupe par rapport à l’autre. Les deux méritent un soutien et proviennent pour la plupart d’environnements déstabilisés dans leur pays d’origine.
Cependant, la réalité est que les migrants latinos, qui viennent souvent aux États-Unis pour des raisons économiques, sont traités plus favorablement que les Haïtiens noirs fuyant un État défaillant, sans loi et violent. Ces dernières semaines, des gangs armés ont attaqué des bâtiments fédéraux, entraînant la mort de dizaines d’Haïtiens et rendant 15 000 personnes sans abri.
La violence généralisée à travers Haïti, en particulier dans sa capitale, est devenue omniprésente. Les guerres de gangs ont conduit le Premier ministre à démissionner. Un état d’urgence et un couvre-feu nocturne ont été imposés pour tenter de freiner les attaques de gangs à Port-au-Prince. Cependant, les gangs continuent d’agir en toute impunité. De plus, les États-Unis ont mis en œuvre plusieurs décisions politiques malheureuses qui ne font qu’aggraver la situation des Haïtiens, telles que l’utilisation obligatoire d’un formulaire d’application mobile (CBP One) pour demander l’asile. La discrimination raciale et la violence contre les réfugiés haïtiens au Mexique ont été citées comme des préoccupations majeures par Amnesty International.