Les statistiques officielles publiées par la BRH, augurant un tableau reluisant de la situation des emplois des compatriotes Haïtiens migrant au Chili, sont tout simplement fausses ! A la lecture des données comparatives des transferts, sans chercher à comprendre les contextes socioéconomiques, on serait tenté de positionner le Chili comme l’une des meilleures destinations pour accueillir la force de travail en provenance d’Haïti. L’analyse des conditions délétères et ignobles de nos sœurs et nos frères qui ont expérimenté l’aventure regrettable de dépenser des milliers de dollars, sans pouvoir les rentabiliser, à cause du chômage chronique qui les sévit particulièrement sur cet espace teinté de discrimination, de xénophobie et d’une sévère aporophobie, s’avère pertinente pour faire jaillir une lumière obscure en mettant le doigt sur une plaie douloureuse qui crispe les visages de nos innocents compatriotes.
Le rôle d’une Banque Centrale étant d’éclairer la lanterne des agents économiques, à travers les publications et les statistiques régulières, alors des notes économiques assorties d’analyses fines devaient ressortir à propos de cette statistique erronée de 109.318 millions de dollars en provenance du Chili entre octobre 2018 et avril 2019 qui cache une triste vérité.
Le graphique ci-après montre que l’économie rachitique du pays respire en particulier des transferts en provenance des Etats-Unis. Au cours de la période octobre 2018 et avril 2019, Haïti a encaissé un montant de 1,485 milliards de dollars de transfert, dont 70% en provenance des Etats-Unis. Suivent dans cet ordre, le Chili (7.36%), le Canada (4.55%), la France (3.76%) et le Brésil (2.65%).
Quelles seraient les sources des transferts monétaires, en provenance de ce pays d’accueil non hospitalier qui rejette d’un revers de main la force de travail haïtienne? L’anecdote qui suit fournit une réponse simple et limpide.
Un astuce trompeur développé par les migrants mais échappé à la Banque Centrale
Pour vous convaincre de la fausseté des montants des transferts d’origine Chilienne, nous y dressons une simple illustration, avant d’extrapoler sur la population totale des jeunes, des professionnels, des professeurs, étudiants, finissants et des diplômés qui se jettent aveuglément, sans informations et sans préparatifs adéquats, vers ce pays émergent qui les reçoivent avec incivilité et irrévérence.
Jean est le père de quatre enfants2. Deux sont en deuxième et troisième années d’université. La sœur et le frère aînés ont déjà bouclé des cycles universitaires et professionnels depuis plus de deux ans. Sans emplois, sans une lueur d’espoir, dans une patience trop prolongée, dans un pays malmené par l’imposture, l’usurpation et ombragé par les brouillards de la corruption, l’indécence, l’accointance et l’insouciance, le père a décidé de miser sur la loterie du Chili. Les informations relatives à la situation révoltante de la discrimination triplex des compatriotes, n’avaient pas atteint la famille désespérée au bercail, en quête d’un bonheur illusoire, ailleurs. Pas assez de ressources sinon des lopins de terre à liquider pour rassembler dans le sacrifice et la persévérance quelques centaines de dollars capables de transformer ce mauvais rêve en un voyage cauchemardesque.