Garry Desrosiers pour justifier l’intervention musclée de la police, soutient la thèse de « mouvement infiltré« . Les laboratoires des FAd’H, entre 28 novembre 1985 et 31 janvier 1986, en avaient plein les concepts, tel « des individus malintentionnés« , pour étouffer dans l’œuf toute tentative de soulèvement populaire exigeant le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier.
Fin d’après-midi mouvementée au centre ville de Port-au-Prince
a thèse de mouvement infitré est soutenue par l’adjoint au porte-parole de la Police nationale d’Haïti Garry Desrosiers pour justifier l’intervention musclée des agents de l’Unité départementale de Maintien d’Ordre contre des écoliers dans les parages de la Radio Kiskeya.
En fin d’après-midi du mercredi, le départ du Chef de l’État, Jovenel Moise, retentissait dans la foule des écoliers qui longeaient l’Avenue Lamartinière. Quelques heures seulement après avoir bouclé les épreuves officielles de la 9ème Année fondamentale, des centaines d’écoliers, en uniforme, étaient descendus dans les rues de la capitale pour appeler le Président à la démission. Celui-ci est indexé dans le rapport de la Cour des Comptes pour avoir utilisé un « stratagème » pour mieux s’emparer sa part du gâteau en se faisant passer pour un Ingénieur.
»Nous espérons des résultats officiels sans la présence de Jovenel Moise au Palais national, sinon on va maintenir la mobilisation. Le Président de la République doit démission pour faciliter la tenue du procès Petro Caribe », ont scandé des écoliers trempés de sueur.
Scène de liesse et Infiltration
La destination rêvée du Champs de Mars n’a pas été atteinte par les écoliers ayant improvisé la marche. À la Rue Villemenay, dans les parages de la Radio Kiskeya, des agents de l’Unité départementale de Maintien d’Ordre, à l’usage abusif de gaz lacrymogènes, ont dispersé la foule des écoliers. Au rapport, au moins une dizaine d’enfants s’étaient évanouis, un bébé de 4 mois a eu la vie sauve grâce à une réanimation laborieuse, d’autres résidents ont été contraint de fuir leur domicile. En réaction, l’adjoint au porte-parole de la PNH a évoqué la thèse d’infiltration dans la démarche des jeunes.
» Des écoliers, après avoir réussi à achever les examens officiels, ont exprimé leur joie dans les rues. Cependant, des individus malintentionnés ayant infiltré l’ambiance ont attaqué des véhicules en lançant des pierres sur des chauffeurs. La Police nationale d’Haïti dans sa mission de ramener l’ordre, s’était engagée à faire régner le calme », a réagi Garry Desrosiers.
À Lalue, à la nuit tombée, des barricades de pierres, de pneus enflammés jonchaient la chaussée. Des véhicules de transport en commun ont du contourne l’itinéraire habituel en vue d’éviter la colère de certains manifestants. Parallèlement, des tirs nourris résonnaient dans le périmètre du Champs de Mars.
Après la trêve des examens d’État, des manifestants menacent de rallumer la flamme de la mobilisation sans répit jusqu’au départ de Jovenel Moise, devenu un colis encombrant pour des milliers d’ haïtiens pour lesquels le président souffrirait d’un grave déficit de « moralité« .