Le Brésil considère que la mission onusienne en Haïti, sous commandement brésilien depuis son déploiement en 2004, «a été une réussite», selon les mots de son ministre des Affaires étrangères, arrivé vendredi en visite officielle dans le pays.
«Nous sommes très fiers du rôle que nous avons accompli pendant ces treize années. La mission, que nous avons menée sous la coordination des Nations Unies, a été une réussite: le pays est plus stable qu’il ne l’était en 2004», a déclaré vendredi soir à l’AFP Aloysio Nunes Ferreira, depuis la base du bataillon brésilien à Port-au-Prince.
La mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) avait été déployée en 2004 après le départ du président Jean-Bertrand Aristide pour aider à endiguer la violence principalement enregistrée dans la capitale. Mais elle n’a jamais su gagner la confiance des Haïtiens.
Créée dans ce contexte politique tendu, la mission onusienne a toujours été perçue comme une armée d’occupation par les nombreux partisans de l’ancien président.
La colère à l’égard de ces forces internationales s’est accentuée au fil des scandales révélant des crimes sexuels perpétrés en Haïti par son personnel.
La réputation de la Minustah s’est encore ternie après octobre 2010, lorsqu’une épidémie de choléra a été introduite dans le pays par des Casques bleus népalais, causant la mort de plus de 9.000 Haïtiens jusqu’à présent.
«Il y a eu des crimes, il y a eu aussi des punitions, des enquêtes: les crimes ne sont pas restés sans conséquences. Maintenant le choléra et d’autres aspects de la vie difficile du peuple haïtien ne sont pas du domaine de la Minustah», a encore affirmé le ministre brésilien en réponse aux lourdes critiques qui émanent des organisations de la société civile haïtienne.
En avril, le conseil de sécurité de l’ONU a décidé de mettre fin à treize années de présence de Casques bleus en Haïti: la résolution adoptée à l’unanimité prévoit la fin de la Minustah d’ici au 15 octobre.
La Minustah sera remplacée par une nouvelle mission, baptisée Mission des Nations unies pour le soutien de la justice en Haïti (Minujusth), qui sera chargée de former la police haïtienne.
Cette nouvelle mission comptera 1 275 policiers au total et sera destinée à être graduellement réduite, sur deux ans, à mesure que les officiers haïtiens seront formés.