Tous les yeux sont rivés sur le BCEN – Radio Television Caraibes: Haiti, Actualites, Nouvelles, News, Politique
A l’issue d’une journée de plaidoirie, vendredi, au Bureau du contentieux électoral national (BCEN), les parties contestataires et défenderesses de 17 cas de recours ont fait le dépôt de leurs pièces et attendent le verdict final. Les juges électoraux au BCEN promettent de délibérer dans les prochaines 24 à 48 heures. Les avocats de Sophia Martelly et ceux des protestataires se disent confiants qu’ils auront gain de cause.
Les plaidoiries ont été particulièrement rudes au BCEN. Les plaidoiries ont continué très tard dans la nuit du vendredi 8 mai. Une lutte acharnée entre les parties adverses. Elles n’avaient pas droit à l’erreur, puisque la décision du Bureau du contentieux électoral national est irrévocable et n’est sujette à aucun recours. Mais c’est surtout la bataille dialectique et argumentaire entre les avocats de Sophia Martelly et ceux de ses contestataires, Jean David Colin et Louis Gérald Gilles, qui a le plus attiré l’attention.
Le dossier de contestation de la première dame était entendu en tandem dans les sections 1 et 2. Dans la section 2, les avocats de Madame Martelly ont récusé le conseiller électoral Jaccéus Joseph, membre à ce niveau du BCEN. Parce qu’il était au conseil des avocats qui défendaient Enold Florestal dans le dossier qui l’opposait à Sophia Martelly, les avocats de la première dame estimant qu’il peut y avoir conflit d’intérêt.
Les juges de cette section n’avaient pas d’autres choix que d’observer une suspension pour résoudre le problème. Après environ deux heures de discussions, Jaccéus Joseph a décidé de quitter le BCEN et il a été remplacé par le vice-président du CEP, Pierre Manigat Jr.
Les avocats de Louis Gérald Gilles, Me Gervais Charles et Jean Tholbert Alix, ont demandé aux avocats de Sophia Martelly de leur communiquer toutes les pièces avec lesquelles cette dernière s’était fait inscrire comme candidat au Sénat. Après analyse du dossier (Certificat de renonciation à la nationalité américaine, plusieurs passeports, certificat du ministère des Finances…), les avocats contestataires estiment qu’il y a faux et usage de faux dans les pièces utilisées par Madame Martelly et recommandent l’annulation pure et simple de la candidature de Sophia Martelly
Quant aux avocats de Madame Martelly, ils ont surtout mené leur bataille sur la forme et sur les procédures. Selon eux, le BCEN n’est pas compétent pour statuer sur des cas de contestation traités au BCED, puisqu’il s’agit simplement de la contestation d’une candidature et non de la contestation des résultats de l’élection d’un candidat.
Pour asseoir leurs argumentaires, ils évoquent les articles 179, 180 et 181 du décret électoral. Ils ont attaqué également la forme de certaines pièces déposées par les avocats de Louis Gérald Gilles.
Une bataille entre les avocats Rigaud Dupland, Napoléon Lauture, Patrick Laurent, Edwin Coq et Grégory Mayard-Paul pour Sophia Martelly contre les avocats Gervais Charles, Jean-Tholbert Alix, André Michel et Newton St-Juste pour Louis Gérald Gilles et Jean David Colin.
Dans les prochaines 24 à 48 heures, le BCEN devrait se prononcer sur les 17 cas de contestation dont celui de la première dame, Sophia Martelly.
Il faut rappeler que le BCEN était divisé en trois sections. Dans la première section, on retrouvait la conseillère Yolette Mengual, présidente ; conseiller Néhémy Joseph, membre; Me Pierre Widly Charles, membre; Me Jugnace Pierre, membre, et le juge de la cour d’appel des Cayes, Me Frantz Drice.
Deuxième section : conseiller Ricardo Augustin, président ; conseiller Jaccéus Joseph, membre, remplacé par le conseiller Pierre Manigat Jr; Me Rober Jean-Louis, membre ; Me Gamaël Dieudonné, membre et le juge de la cour d’appel des Gonaïves, Cluny Pierre Jules.
Troisième section : conseiller Vijonet Demero, président ; conseillère Marie Carmel Paul Austin, membre ; Me Marc Rhéal Cadet, membre ; Me Rousse Célestin, membre et le juge Mimose A. Janvier de la cour d’appel de Port-au-Prince.