
Textile/fete du travail: Le président Michel Martelly fait passer le salaire minimum de 225 à 240 gourdes – Radio Television Caraibes: Haiti, Actualites, Nouvelles, News, Politique
Le président de la République, Michel J. Martelly, accompagné de son Premier ministre et d’autres membres du gouvernement, a lancé vendredi au Champ de Mars les activités relatives à la fête du Travail et de l’Agriculture autour du thème « An n fè solidarite pou n bay travay ak agrikilti jarèt » . Le président Michel Martelly en a profité pour faire passer le salaire minimum de 225 à 240 gourdes.
Alors que le Premier ministre Évans Paul s’adressait à la population qui a fait le déplacement au Champ de Mars pour le lancement de la foire agroartisanale, une foule composée des membres de l’opposition arrivait sur le site, pancartes en main pour dénoncer les conditions de travail des citoyens travaillant dans la sous-traitance. Selon les manifestants, le salaire minimum doit être ajusté à 500 gourdes par rapport au coût élevé de la vie. « Nous sommes là pour dénoncer le comportement des autorités gouvernementales qui célèbrent la fête du Travail et de l’Agriculture au Champ de Mars pendant qu’elles ne sont même pas sensibilisées aux besoins des travailleurs de la sous-traitance qui réclament un salaire minimum de 500 gourdes depuis plusieurs années », a dit l’un des manifestants. Parallèlement, des employés de la Coalition des employés révoqués haïtiens (COREH) ont pris part à cette manifestation réclamant le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire.
Les forces de l’ordre ont empêché discrètement les manifestants d’arriver devant le stand officiel pendant quelques minutes, avant que le président de la République lui-même, en bon provocateur, les invite à venir le rejoindre par-devant le podium. « La fête de l’Agriculture et du Travail est l’occasion de rappeler les efforts déployés par l’Etat pour améliorer la production nationale, a-t-il souligné. Nous sommes tolérants et c’est pour cela que nous n’avons aucun problème avec ceux qui nous critiquent », invitant par ailleurs, la population haïtienne à faire des choix réfléchis lors des prochaines joutes électorales en vue d’assurer la continuité de l’Etat.
Le président Martelly a profité de la célébration de la fête du Travail et de l’Agriculture pour annoncer que le salaire minimum passe immédiatement de 200 gourdes à 240 gourdes dans le secteur textile. Une augmentation qui n’a cependant pas été applaudie par les manifestants qui ont déclaré que le salaire minimum doit passer à 500 gourdes en raison du coût de la vie très élevé.
Il faut aussi des services sociaux
Après un défilé des agriculteurs, des ouvriers et artisans venus de plusieurs départements du pays, des membres du gouvernement et d’autres grands commis de l’Etat, le président du Sénat, des membres du Conseil électoral provisoire, des directeurs et des membres du commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH), des chefs de mission diplomatique, dont l’ambassadeur des États-Unis, ont pris place à l’estrade réservée au lancement des activités officielles qui allaient se dérouler sous un soleil de plomb au Champ de Mars, en face du palais national.
C’est le ministre des Affaires sociales et du Travail, Victor Benoît, qui a d’abord placé ses mots. Selon lui, l’Etat haïtien doit garantir des conditions de travail décent dans tous les secteurs du pays en vue de réduire l’extrême pauvreté des ménages. « Cela implique le salaire minimum adapté à l’évolution du coût de la vie. Cela implique aussi l’accès pour les travailleurs à des services sociaux de base, notamment les soins de santé, des logements sociaux et les transports gratuits», a-t-il expliqué.
Les statiques de la pauvreté en Haïti sont très criants et laissent mal à l’aise le ministère des Affaires sociales et du Travail, a souligné Victor Benoît. En effet, la majorité des personnes qui ont un emploi sont, selon lui, des travailleurs pauvres. « Il sont plus de 60% à percevoir un salaire inférieur au salaire minimum», a-t-il indiqué, avant de préciser qu’il n’y a pas de différence systématique entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas en Haïti.
En ce sens, le problème de chômage et de la pauvreté en Haïti est, selon le ministre, une situation grave face à laquelle il faut prendre des mesures structurelles s’inscrivant dans la durée. «La situation est celle qu’elle est; nous n’avons pas le droit de l’approcher avec légèreté», a-t-il conclu.
De son côté, le chef du gouvernement, Évans Paul, a tenu à souligner que cette activité qui se réalise au Champ de Mars est une occasion pour le gouvernement haïtien d’honorer des femmes et des hommes qui travaillent chaque jour pour prendre soin de leur famille. « Le 1er mai est le jour pour le gouvernement haïtien de réfléchir sur les conditions de travail de toutes les forces vives de la société haïtienne, a-t-il dit. C’est également l’occasion pour nous de vénérer le courage de nos compatriotes qui travaillent à l’étranger et qui participent à la relance de l’économie nationale. »
« La célébration de la fête de l’Agriculture et du Travail est un jour spécial pour nous au niveau de l’administration Martelly/Paul qui ne cesse de travailler jour et nuit pour créer l’emploi dans le pays, a poursuivi Évans Paul. Nous profitons de cette célébration pour appuyer et supporter les entrepreneurs, les investisseurs et les marchands qui ne cessent de créer de l’emploi dans le pays. »
A la fin de cette activité, les membres du gouvernement en ont profité pour remettre des plaques d’honneur à un agronome, des entrepreneurs, des ouvriers et des artisans. La foire agroartisanale a pris fin dimanche soir avec l’animation musicale des Dics-Jokeys qui a drainé la grande foule en face du palais national.
Jocelyn Belfort Source Le NOuvelliste