ls étaient plusieurs centaines de membres de la diaspora haïtienne de New York, notamment de Brooklyn, à avoir écouté, mercredi soir, les explications du président de la République sur le budget national, la caravane et ses projets pour Haïti à l’Eglise chrétienne croisade évangélique. Parallèlement dans les rues de Brooklyn, les anti-budget 2017-2018 amenés par Fred Joseph et les pro budget dirigés par Pè Gigit se sont affrontés à coups de vive et de à bas sous le contrôle vigilant de la police.
tanding ovation, gerbes de fleurs, plaques d’honneur et mots gentils pour le couple présidentiel. À l’intérieur de l’Église chrétienne croisade évangélique de Brooklyn, Jovenel Moïse a reçu un accueil chaleureux. Une occasion pour le chef de l’État de convaincre le public déjà acquis à sa cause sur le bien-fondé de son budget. D’abord, il a rassuré la diaspora qu’elle n’a pas à payer 10 000 gourdes comme le font croire les manifestants. Mensonge!”, a fulminé le président sur un ton qui peut être interprété comme de la provocation.
« Ce budget va jeter la base de croissance économique du pays. Il permettra d’avoir une Haïti meilleure », a-t-il dit. Jovenel Moïse a appelé la population à payer ses taxes et ses impôts. « Le pays doit pouvoir financer ses services. Il y aura des décisions difficiles à prendre, mais elles seront bonnes pour le pays. Une minorité prend le pays en otage! Je prends l’autorité de le changer! », a-t-il lancé.
Selon le président, la solution à tous les problèmes du pays passe par la lutte contre la corruption. Des déclarations qui lui ont valu des applaudissements.
Il dit avoir trouvé un pays avec 12 mois d’arriérés de salaire dans l’administration publique. « Sept mois après mon élection, tout le monde a reçu tous ses chèques », a fait savoir le chef de l’État.
“Continuer, corriger, innover ” après Martelly, c’est ce que Moïse dit vouloir faire. Selon lui, son mentor Michel Martelly avait fait silence sur certaines pratiques. « Mais je vais parler. Ceux qui volent le pays ne peuvent pas avoir la voix au chapitre, ils ne doivent pas faire la loi. Leur place est en prison », a menacé Jovenel Moïse.
Selon lui, avant, 17 milliards de gourdes du Trésor public allaient directement à la corruption. C’est ce que le budget va changer, a-t-il affirmé. Selon le président, la route qu’il prend aujourd’hui avec le budget c’est la bonne.
« Aujourd’hui, il y a 16 endroits à travers le pays où l’on délivre le passeport, avant, il n’y avait qu’un seul centre. Le passeport coûtait 25 000 gourdes avant à cause des racketteurs avec cravate. De 500, le nombre de passeports est passé à 4 000 par jour… dans 7 mois…”, a-t-il énuméré.
Dans un autre registre, le chef de l’État a indiqué que sur les 83 000 employés dans la fonction publique , environ 30 000 sont en âge de retraite et 12 000 seront mis à la retraite. Ils seront remplacés par 12 000 jeunes recrutés sur concours, a précisé le président.
Le président promet de travailler pour la sécurité foncière, la sécurité, le tourisme, la construction d’une téléphérie à Milot pour inciter le tourisme, une force d’aviation, une école aéronautique, le corps de génie militaire, l’aéroport : des Cayes sera l’aéroport militaire d’Haïti, a annoncé le président. Il a réitéré sa volonté de remobiliser les Forces armées d’Haïti.
e président a aussi promis la stabilité. Il dit avoir entamé le dialogue pour institutionnaliser les partis politiques et leur financement dans le budget national. Sans donner de date concrète, il a annoncé les états généraux sectoriels incluant les membres de la diaspora, a-t-il précisé.
Il a loué ce qu’il appelle la bonne entente entre l’exécutif et le Parlement. Selon lui, en seulement 7 mois, 40 lois ont été votées.
Une autre réalité à l’extérieur
Si le président Moïse a été bien accueilli à l’Église chrétienne croisade évangélique avec un public pratiquement acquis à sa cause, devant l’église, une centaine de personnes crachaient leur déception par rapport au budget. Avec des pancartes contenant des propos hostiles au budget et au chef de l’État. Le leader de ce mouvement, Fred Joseph, estime que Jovenel Moïse n’a que deux choix. ” Prendre un arrêté pour rentrer le budget criminel ou faire un budget rectificatif…”, a-t-il exigé.
De l’autre côté à la rue Farragut à Brooklyn, l’activiste politique Guytary Roche, plus connu sous le sobriquet de ” Pè Gigit”, donnait l’autre son de cloche sur le budget à la tête de l’autre manifestation pro budget, pro Jovenel Moïse.
Robenson Geffrard source le nouvelliste