Pour l’année 2024, les transferts sans contrepartie réalisés vers Haïti ont dépassé la barre des 4 milliards de dollars américains, a révélé le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel, au cours de sa participation à l’émission Grands rendez-vous économiques, le 2 janvier 2025.
Pour l’année 2024, les transferts sans contrepartie réalisés vers Haïti ont dépassé la barre des 4 milliards de dollars américains, a révélé le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel, au cours de sa participation à l’émission Grands rendez-vous économiques, le 2 janvier 2025. « Les transferts sans contrepartie s’étaient chiffrés à 4.1 milliards de dollars américains en 2024, soit une augmentation de 9.5% », a précisé le gouverneur.
De l’avis du gouverneur, les transferts sans contrepartie représentent un facteur très important dans un pays comme Haïti où la population est très vulnérable et en situation de grande fragilité. Ils permettent à la population de répondre à des besoins de consommation, d’éducation, de santé, etc. En outre, les transferts sans contrepartie sont une source importante de devises pour Haïti. Ils comblent le déficit de la balance commerciale. Sur ce point, les exportations sont au-dessous de la barre d’un milliard de dollars et s’étaient élevées en 2024 à 766 millions de dollars américains.
En ce qui concerne les transferts, le gouverneur a jugé bon de souligner un point important. « Il faut que tout le monde sache que tous les 4.1 milliards de dollars américains de transferts sans contrepartie et les autres transferts auparavant n’entraient pas tous physiquement dans le pays, à savoir en espèces. Il y a des écritures passées entre les maisons de transfert en Haïti et les fournisseurs de service de transfert là-bas », a déclaré le gouverneur, précisant que la banque centrale
haïtienne n’est pas habilitée à imprimer des dollars mais seulement des gourdes.
Dans le cadre de la troisième sortie des Grands rendez-vous économiques, l’économiste Pierre Marie Boisson a fait savoir que 72% de la population haïtienne bénéficient des transferts sans contrepartie. Il s’agit de la plus grande source de consommation dans le pays. Pour lui, l’inflation a beaucoup plus marqué les six dernières années que la récession économique. M. Boisson continue de dénoncer un abus dont les récipiendaires de transferts sont victimes. « Tous les gens qui reçoivent des transferts sont payés en gourdes. Quand on a 28% d’inflation, cela fait que les gens reçoivent moins de gourdes et leur pouvoir d’achat ne fait que diminuer. Donc, les gens consomment moins au fur et à mesure que l’inflation augmente », a soutenu l’économiste Pierre Marie Boisson, précisant que les gens perdent de leur pouvoir d’achat au profit de l’État haïtien.