La situation des journalistes blessés dans l’attaque des bandits à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti le 24 décembre 2024 demeure préoccupante, a confié Robest Dimanche, porte-parole du Collectif des médias en ligne (CMEL), reçu à Panel Magik le mardi 7 janvier 2025.
La situation des journalistes blessés dans l’attaque des bandits à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti le 24 décembre 2024 demeure préoccupante, a confié Robest Dimanche, porte-parole du Collectif des médias en ligne (CMEL), reçu à Panel Magik le mardi 7 janvier 2025.
« Les journalistes Jocelyn Justin (Chandèl Info), dont la mâchoire inférieure a été arrachée, et Réginald Balthazar (Tanbou Verité), blessé au thorax, sont toujours dans un état critique. La plus grande difficulté à laquelle font face les journalistes, c’est un manque de prise en charge adéquate de l’Hôpital universitaire de la Paix », a déploré Robest Dimanche.
Dans un communiqué de presse le 26 décembre 2024, le chef du gouvernement, Alix Didier Fils-Aimé, s’est engagé à prendre en charge les frais médicaux des blessés, afin de leur garantir une prise en charge digne et rapide, d’assumer les frais des funérailles du policier et des deux journalistes tombés dans l’exercice de leurs fonctions et d’apporter un soutien matériel et psychologique aux familles des victimes, dans le respect de leur douleur et de leur dignité.
Malgré l’annonce de l’État sur la prise en charge des journalistes blessés, M. Dimanche a indiqué que cette annonce reste lettre morte, exprimant ainsi l’insatisfaction du CMEL sur le traitement accordé aux blessés.
« Il n’y a pas eu de véritable prise de contact avec les parents des victimes. Il n’y a pas eu de vraie planification pour les funérailles des journalistes tués, encore moins un accompagnement pour leurs familles », a dénoncé Robest Dimanche.
Suite à l’attaque contre l’Hôpital général, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a mis en place une commission en vue d’assurer le suivi de la prise en charge des victimes et de leurs parents ou leurs dépendants.
Au micro de Jean Daniel Sénat, le porte-parole du Collectif de médias en ligne (CMEL) a déploré le fait que la commission mise sur pied pour la prise en charge des blessés de l’attaque et l’organisation des funérailles des journalistes tués ne communique pas assez avec la famille des victimes et le CMEL.
Dans un communiqué de presse le 24 décembre, le CMEL a accusé les autorités haïtiennes, en particulier le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), de négligence inacceptable dans l’affaire de l’attaque ayant coûté la vie à
deux journalistes et un policier. « Bien que les médias aient été officiellement invités à couvrir l’événement, aucune mesure de sécurité n’a été mise en œuvre pour protéger les journalistes, malgré la menace bien connue posée par les gangs dans cette région », a dénoncé le CMEL.
Alors qu’ils couvraient la cérémonie de réouverture de l’Hôpital général à Port-au-Prince, les journalistes Markenzy Nathoux et Jimmy Jean ont été tués, et sept de leurs confrères blessés dans une attaque de gang le 24 décembre 2024. Face à ce drame et au contexte de crise sécuritaire persistante que connaît Haïti, Reporters sans frontières (RSF) réitère l’urgence d’une action du Conseil présidentiel de transition et du soutien international pour protéger les professionnels des médias et le droit à l’information.
« Deux journalistes ont été tués et sept autres ont été blessés pour avoir voulu informer sur la réouverture d’un hôpital. Cette tragédie insupportable vient cruellement rappeler les dangers extrêmes auxquels les professionnels des médias sont confrontés en Haïti. Si les engagements du gouvernement du 25 décembre sont à saluer, nous attendons rapidement des actes en ce sens, mais aussi pour mettre fin à la grave insécurité qui menace les journalistes et le droit à l’information. RSF réitère l’urgence d’un soutien international pour protéger les professionnels de l’information et exhorte le Conseil présidentiel de transition à inclure la sécurité des journalistes comme une priorité dans les discussions de sortie
de crise », a indiqué Artur Romeu, directeur du bureau Amérique latine de RSF, dans un communiqué rendu public le lundi 6 janvier 2025.