Assassinat en prison de Francisco Luis Correa Galeano, figure clé dans l’affaire du meurtre du procureur paraguayen Marcelo Pecci
Dans un acte qui met en lumière les tensions au sein du système carcéral colombien, Francisco Luis Correa Galeano, considéré comme le « coordinateur » de l’assassinat du procureur paraguayen Marcelo Pecci, a été tué à l’arme blanche dans la prison de La Picota, à Bogotá, dans la nuit du 3 janvier 2025. Âgé de 45 ans, Correa a été attaqué dans la cellule 25 du pavillon 32, après avoir été transféré depuis le bunker de la Fiscalía, lieu de sa première détention.
Selon les informations rapportées par l’Institut national pénitentiaire et carcéral (Inpec), l’agresseur a été identifié comme Samuel Zuleta Márquez, membre du groupe criminel « Los Paisas », actuellement condamné pour port d’armes illégal. Cet événement soulève une nouvelle fois des questions sur la sécurité des détenus dans les prisons colombiennes, même celles de haute sécurité, et sur l’influence persistante des organisations criminelles à l’intérieur de ces établissements.
Francisco Luis Correa Galeano avait été condamné en mai 2024 à une peine réduite de six ans et demi d’emprisonnement après un accord de collaboration avec la Fiscalía. Dans cet accord, il avait admis son rôle dans le meurtre de Marcelo Pecci, survenu le 10 mai 2022 sur une plage de l’île colombienne de Barú, où le procureur passait sa lune de miel avec son épouse, Claudia Aguilera. Cet assassinat avait provoqué une onde de choc au Paraguay et dans la région, soulignant la vulnérabilité des acteurs de la lutte contre le crime organisé.
Selon les autorités colombiennes, Correa Galeano avait joué un rôle clé dans la logistique du meurtre, notamment en transportant l’arme utilisée pour l’assassinat et en coordonnant d’autres aspects nécessaires à la réalisation de ce crime. Il avait également été accusé de menaces envers la procureure et le juge ayant supervisé sa capture et sa mise en accusation.
L’assassinat de Marcelo Pecci, l’un des principaux procureurs antimafia du Paraguay, avait impliqué un réseau de criminels internationaux, menant à l’arrestation et à la condamnation de sept personnes en Colombie, ainsi qu’à des détentions au Venezuela et au Salvador.
La mort de Correa Galeano en prison suscite toutefois de nouvelles interrogations sur les failles du système pénitentiaire colombien, en particulier concernant la protection des détenus coopérant avec la justice.
Un rapport détaillé sur cet incident a été remis à la ministre de la Justice, Ángela María Buitrago. Ce nouvel événement tragique met en lumière les défis persistants auxquels est confronté le système judiciaire colombien dans sa lutte contre les réseaux criminels, qui continuent de défier l’État même derrière les barreaux.