Le ministre de la Santé publique et de la Population, le Dr Duckenson Lorthe Blema, avait annoncé la réouverture de l’Hôpital général, le plus grand centre hospitalier de la capitale, vandalisé au début de l’année par le gang de ”5 Segond”, avant la Noël.
Le ministre de la Santé publique et de la Population, le Dr Duckenson Lorthe Blema, avait annoncé la réouverture de l’Hôpital général, le plus grand centre hospitalier de la capitale, vandalisé au début de l’année par le gang de ”5 Segond”, avant la Noël.
Son coup de com, mardi 24 décembre, a viré au drame, mettant en lumière l’étau des gangs sur un espace limitrophe au Palais national.
Autour de 11 heures 22 a.m., mardi 24 décembre 2024, à l’entrée de « l’ancien hôpital militaire » où se trouvent des services de l’Hôpital général, des bandits embusqués ont ouvert le feu.
L’attaque a fait trois morts : deux journalistes (Markenzy Nathou et Jimmy Jean), un policier (Daniel Renaud) et huit journalistes sont sortis blessés (Robens Pétion, Réginald Baltazar, Vélondie Miracle, Florise Deronvil, Jean-Jack Aspèges, Jocelyn Justin, Rosemond Vernet et Arnord Junior Pierre).
Les blessés ont été conduits à l’hôpital de la Paix, à Delmas 33, a appris Le Nouvelliste d’un médecin.
Des huit journalistes certains sont grièvement blessés, a confié le photographe David Lorens Mentor, présent au moment de l’attaque.
Un policier d’une patrouille du commissariat de Port-au-Prince, blessé, est soigné dans un autre hôpital, ont indiqué nos sources.
Le porte-parole adjoint de la PNH, Lionel Lazare, a confirmé la mort d’un policier.
Des images ont circulé montrant des policiers qui évacuaient le corps sans vie de leur frère d’armes.
Sur les réseaux sociaux, il y a aussi la vidéo prise par le drone de Izo 5 Segond qui a revendiqué l’attaque. Sur ces images, on peut voir deux cadavres à l’entrée de l’hôpital militaire et les images d’un homme qui rampait, tentant de fuir la scène.
« Les faits se sont produits autour de 11h21 du matin. Nous étions dans les locaux de l’ancien hôpital militaire intégré au complexe de l’Hôpital général. Après le passage d’un véhicule de la police, des bandits planqués en face, dans d’autres installations de l’hôpital, séparé par la rue St-Honoré, ont ouvert le feu. J’ai vu un mort et six journalistes ont été blessés. Deux ont été touchés au visage, un à l’abdomen. Un policier serait mort et un autre blessé, selon ce qui se dit là où je me trouve. Le SWAT est sur place et essaye d’évacuer les journalistes blessés », avait confié à Le Nouvelliste à 13 heures 12 le journaliste de ENDK, Jean Junior Joseph.
“Vers 9h, tous les invités étaient là en attendant l’arrivée du convoi officiel pour la réouverture de l’Hôpital général. Il y avait 4 médecins résidents sur place, une dizaine d’employés, une centaine de patients ainsi que des journalistes présents pour couvrir l’événement. Le convoi officiel était sur la route de Bois Verna, les derniers préparatifs pour le lancement de la cérémonie étaient en cours quand les gangs armés ont ouvert le feu en direction de l’hôpital”, a expliqué le Dr Grégory Élysé, médecin résident présent sur les lieux.
Toujours selon le Dr Grégory Elysé, “les évacuations ont commencé autour de 13h, le nouveau directeur exécutif de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), le Dr Prince Pierre Sonson, ainsi que le ministre de la Santé publique et de
la Population, le Dr Duckenson Lorthé Blema, sont finalement arrivés pour garantir l’évacuation des autres personnes, soit une centaine.
Une précédente tentative de reprendre en main le même centre hospitalier s’était soldée par une violente attaque des gangs contre le cortège du Premier ministre Garry Conille.
Tout le centre-ville de Port-au-Prince, à l’exception du Palais national, du local de la Banque de la République d’Haïti (banque centrale) et du port de Port-au-Prince, est contrôlé par les gangs depuis fin février 2024. Ces trois institutions sont assiégées et ne sont ravitaillées que par convoi en véhicules blindés.