Les groupes armés mettent Port-au-Prince et les zones avoisinantes à feu et à sang.
Les groupes armés mettent Port-au-Prince et les zones avoisinantes à feu et à sang. Toutes les activités sont au point mort depuis plus d’une semaine. Avec pour cible les membres de la population, les gangs armés sèment le chaos et le deuil sur leur passage. La Conférence des Évêques d’Haïti qualifie cette situation d’inacceptable et appelle les autorités à agir avec détermination pour rétablir la sécurité et garantir la protection de la population.
« Profondément troublés par la situation politique et sécuritaire qui prévaut actuellement dans notre pays, et surtout par l’intensification des actes de violence en divers endroits de la zone métropolitaine, Nous, Évêques Catholiques d’Haïti (CEH), élevons une fois de plus la voix pour appeler à la paix et à la concorde nationale », écrivent les évêques dans une prise de position.
Les Évêques dénoncent « cette spirale de destruction et de souffrance, ces actes qui causent la mort de tant d’innocents, le déplacement massif des populations et une angoisse généralisée. En ces jours sombres, ils sont nombreux nos frères et sœurs qui vivent sous la terreur des armes, privés de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la sécurité, à la vie et à la liberté de mouvement. »
La CEH souligne que face à la terreur des groupes criminels, même les avions n’ont pas été épargnés. « La fermeture de l’aéroport Toussaint Louverture nous isole du reste du monde. La capitale est enclavée, les écoles sont fermées. Les activités sont paralysées. Il n’y a pas de véritable vie dans le pays », ont dit constater les évêques.
« Cette situation est inacceptable. Elle est la conséquence d’actes contraires au dessein de salut de Dieu et à la dignité humaine. Ces maux aggravent la misère du peuple déjà frappé par des défis économiques et sociaux énormes. Nous ne pouvons rester indifférents face à cette tragédie », s’insurge la CEH.
Les évêques soulignent que la violence n’apporte ni solution ni rédemption. « Nous ne pouvons espérer récolter la paix en semant la violence. La paix est avant tout un don de Dieu, mais elle exige également l’effort de tous les hommes de bonne volonté pour édifier une société selon l’ordre voulu par Dieu »,
La CEH exhorte « ceux qui ont la charge de gouverner la cité à agir avec détermination pour rétablir la sécurité et garantir la protection des citoyens, conformément à leur mission première de servir le bien commun (cf. Gaudium et Spes, 74 § 4). Cela passe par la réaffirmation de l’autorité de l’État, mais aussi par la réconciliation de la nation avec elle-même. »
« Aussi, nous invitons les membres du gouvernement, les membres de la société civile et les protagonistes de tous bords, armés ou non armés, à reconnaître qu’il est temps de résoudre ce problème de violence permanente. Il faut faire quelque chose.
Au nom de Dieu qui veut la vie pour ses enfants, au nom du respect de la dignité humaine, nous demandons que la vie soit respectée et, sans trop tarder, que des sacrifices soient consentis pour une véritable sortie de crise. Chaque Haïtien doit travailler pour la paix, en mettant de côté tout sentiment de haine, de vengeance et de division », prêche la CEH.
Depuis le renvoi de Garry Conille et de son gouvernement le 11 novembre dernier, les groupes criminels profitent de la désarticulation au sein de l’appareil de l’État et des forces de l’ordre pour accaparer encore plus de territoires à Port-au-Prince. La Police nationale affiche difficilement une résistance face à la cruauté des gangs armés. La population exacerbée tente de contrer les agissements des criminels dans certains quartiers.
Le comportement des membres du Conseil présidentiel de transition laisse croire qu’ils n’ont pas de solution à cette situation. Le nouveau Premier ministre et chef du Conseil supérieur de la police nationale, Alix Didier Fils-Aimé, est appelé à faire mieux que son prédécesseur avec les mêmes moyens.
Source,Lenouvelliste