Le président de la BID, Ilan Goldfajn, a indiqué qu’Haïti a besoin d’espoir et surtout d’action.
Le président de la BID, Ilan Goldfajn, a indiqué qu’Haïti a besoin d’espoir et surtout d’action. Il a soutenu que le plan d’évaluation d’impact de la crise sécuritaire en Haïti aider la banque à élaborer « des plans de développement économique à moyen et à long terme », lors d’une réunion sur le développement économique d’Haïti, à Washington, mardi 10 septembre 2024. « Nous réalisons une évaluation rapide conjointe de l’impact de la crise à la demande du gouvernement haïtien et en collaboration avec les Nations Unies, la Banque mondiale et l’Union européenne. Cette évaluation, a poursuivi le président de la BID, permettra d’identifier les besoins à court terme en matière de stabilisation et de redressement afin de compléter le déploiement prévu de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, en se concentrant sur la région métropolitaine de Port-au-Prince ».
Un plan jusqu’à 2030
« L’évaluation nous aidera à élaborer des plans de développement économique à moyen et à long terme. La première phase, de 2024 à 2026, se concentrera sur la relance de l’économie et le rétablissement de l’accès aux principaux services de base. La seconde phase, de 2026 à 2030, soutiendra la reconstruction post-conflit. Les deux phases auront une portée nationale et seront menées en coordination avec les agences gouvernementales, les organisations internationales,
les ONG et les parties prenantes locales. Le plan comprendra, a expliqué Ilan Goldfajn, des initiatives telles que des programmes de protection sociale comme les transferts d’argent, l’investissement dans les infrastructures, la création d’emplois et le soutien aux petites entreprises. Un nouveau mécanisme d’exécution, qui sera inclus dans le plan, stimulera la mise en œuvre et canalisera les ressources supplémentaires des donateurs. Avec les plans et la structure de gouvernance proposée en place, nous nous lancerons dans la mobilisation des ressources dans un cadre coordonné avec des mécanismes de suivi clairs », a-t-il annoncé.
Le président de la BID a assuré de la détermination de la banque « à rester engagée en Haïti tout au long de la période de transition et entend demeurer le principal partenaire multilatéral d’Haïti ». « Mais, a-t-il souligné, nous ne pouvons pas le faire seuls. Nous avons besoin de vous, de la région ».
M. Goldfajn a annoncé que « la BID présentera le plan
avec le gouvernement d’Haïti à l’Assemblée générale des Nations unies à la fin du mois. Nous cherchons à mobiliser les ressources des donateurs et du secteur privé pour financer le plan », a-t-il confié, soulignant que « la BID est bien placée pour mener cet effort ». « Les gouverneurs et les ministres ont fortement insisté pour que la BID joue un rôle central en Haïti lors des assemblées annuelles à Punta Cana, notamment en soutenant la sortie de crise d’Haïti et le développement à long terme de son économie. En effet, nous avons l’expérience de ce type d’intervention », a soutenu Ilan Goldfajn, qui a détaillé les réalisations de la BID en Haïti.
« La BID a été l’un des principaux bailleurs de fonds du parc industriel de Caracol grâce à des opérations d’un montant total de 265 millions de dollars US qui ont permis de fournir l’eau, les services de gestion des déchets solides et l’énergie indispensable à l’industrie manufacturière. IDB Invest soutient le producteur de rhum haïtien Barbancourt dans l’installation de panneaux solaires pour remplacer ses générateurs diesel existants ainsi que dans la création d’une installation de
recyclage.
D’autres projets de IDB Invest en Haïti comprennent le financement d’un micro-réseau construit par Sigora et l’apport d’un soutien financier au fabricant de plastique Plastec. IDB Lab, notre branche de capital-risque, soutient un centre d’entrepreneuriat au Cap-Haïtien qui bénéficie à plus de 1 000 jeunes. En outre, IDB Lab, par le biais de la Haiti Impact Facility, se prépare également à travailler avec Haiti Food System Alliance pour améliorer l’efficacité de la production locale en réponse à la crise actuelle de l’insécurité alimentaire. »
Besoin de vision, de plans concrets avec une nouvelle gouvernance
Le président de la BID, Ilan Goldfajn, après avoir mis en avant sa volonté d’aider, a fait état d’un besoin qui résume plutôt deux qu’une les faiblesses chroniques d’Haïti depuis un bail. « Nous voulons aider le secteur privé haïtien à créer des emplois susceptibles d’alimenter la croissance économique et de contribuer à réduire la criminalité et la violence. Préserver les programmes HOPE-HELP en étendant les préférences commerciales pour Haïti est un mécanisme de soutien à court terme pertinent pour le pays. Nous avons également besoin d’une vision ancrée sur des plans concrets à moyen et long terme, avec une nouvelle gouvernance, qui nous aidera à mobiliser les ressources nécessaires pour faire redémarrer l’économie tout en jetant les bases de la reconstruction et du redressement », a-t-il dit.
La BID a un rôle de premier plan à jouer dans la mobilisation de l’expertise et des ressources pour Haïti. Haïti a besoin d’espoir, Haïti a besoin d’action. Il mérite les deux, a dit le président de la BID.
Haïti : la situation reste difficile
Pour faire ressortir l’importance d’agir, le président de la BID, Ilan Goldfajn, a indiqué que « la situation en Haïti reste difficile ». La violence des gangs a déplacé plus d’un demi-million de personnes et cinq millions d’entre elles souffrent d’une grave famine. Cette situation pèse lourdement sur les vies et les moyens de subsistance, et l’économie devrait se contracter pour la sixième année consécutive en 2024. Tout cela entretient un cercle vicieux dans lequel l’insécurité crée moins d’opportunités économiques, ce qui génère à son tour plus d’insécurité et un terrain fertile pour la criminalité et la violence. Nous devons agir maintenant pour briser ce cycle en créant des opportunités, y compris des emplois », a-t-il soutenu.
Alors que le gouvernement Conille, des partenaires de développement, des partenaires bilatéraux finalisent ce plan, certains rappellent qu’il ne s’agit pas du premier plan d’évaluation d’impact effectué pour mieux agir après des catastrophes naturelles ou sur des crises provoquées par les Haïtiens eux-mêmes. Certains de ces plans ont un destin parfois similaire : ils sont présentés, comportent des montants. L’intégralité des montants recherches n’est jamais atteinte. Même pour les montants mobilisés, la capacité d’absorption est faible. Après le séisme du 12 janvier 2010, la BID avait fait don de 200 millions de dollars par an pendant dix ans à Haïti. Les bailleurs, souvent, passent à d’autres crises. En Haïti ou dans le monde.
Les annonces post 2010
La Banque interaméricaine de développement (BID) va octroyer deux milliards de dollars sur 10 ans à Haïti, pays ravagé en janvier par un violent séisme qui a fait de 250 000 à 300 000 morts, avait annoncé le président de la BID Luis Alberto Moreno en mai 2010. “C’est une décision prise par le conseil des gouverneurs de la BID, 200 millions de dollars seront versés chaque année pour des projets en énergie, pour la construction de routes et la refonte du système éducatif”, avait déclaré M. Moreno lors d’une conférence de presse au palais présidentiel haïtien. La BID va également effacer la dette du pays le plus pauvre du continent américain auprès de l’institution qui s’élève à 479 millions de dollars. “Nous sommes en train de finaliser le processus d’élimination de cette dette et désormais nous allons faire uniquement des dons à Haïti”, a encore indiqué M. Moreno, qui a annoncé d’importants projets routiers financés par la BID en Haïti. “La Banque interaméricaine de développement a créé un fonds de financement non remboursable pour Haïti, les 200 millions prévus par année sur une période de 10 ans serviront à financer des projets conduits sur le terrain”, avait précisé Ericq Pierre, représentant d’Haïti à la banque.