La situation est toujours compliquée au niveau de Carrefour-Feuilles, où des riverains continuent de fuir leurs maisons pour échapper à la fureur des membres du gang de « Gran-Ravin » qui y sèment la terreur. Des tirs à l’arme automatique résonnent constamment dans les environs, obligeant des riverains de certaines zones du Bas-Peu-Chose à vider les lieux.
Une vidéo amateur prise à partir du Carrefour de la Place Jérémie, devenue virale sur les réseaux, donne une idée claire de la situation désertique de certaines zones, dont la Rue Nicolas, Magloire Amboise, La Fleur du Chaine, et la Ruelle Alerte. On y voit des maisons totalement abandonnées, les rues qui en temps normal sont remplies de monde sont quasi désertiques.
Réagissant à cette situation, le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, Pierre Espérance, fustige le comportement du gouvernement en place qui n’a pris aucune disposition pour remédier à cette situation. « La coalition qui dirige le pays abandonne la population de Carrefour-Feuilles et d’autres zones du pays à la merci des gangs qui font régner la terreur dans le pays.
Depuis que le gang de « Gran Ravin » a pris le contrôle de Carrefour-Feuilles, tuant et chassant les membres de la population, le Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti n’a annoncé aucune disposition pour reprendre le contrôle de ce quartier des mains de la bande à « Tilapli », s’indigne Pierre Esperance.
Face à ce comportement, le directeur du RNDDH se dit persuadé que cette situation s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à justifier la demande du gouvernement d’Ariel Henry relative au déploiement d’une force étrangère dans le pays. « Le Premier Ministre Ariel Henry veut parvenir à organiser les prochaines élections dans le pays dans le but de choisir son successeur afin d’être à l’abri de toute poursuite éventuelle », soutient Pierre Esperance.
De ce fait, il en appelle à la démission du gouvernement pour non-assistance à personne en danger et à des poursuites judiciaires contre les dirigeants en place, croyant ainsi que la solution à la grave crise sécuritaire à laquelle le pays fait actuellement face doit passer par une révolte populaire.