Vendredi 24 juin 2022 – Le président de la République Dominicaine, Luis Abinader Corona est en train de subir les foudres de plusieurs leaders politiques et organisations suite à la publication d’un décret créant une commission consultative honoraire, constituée d’une équipe plurielle de juristes et de communicateurs, chargée de présenter un projet de loi au pouvoir exécutif pour mettre à jour la législation sur la liberté d’expression.
Les initiatives du gouvernement visant à modifier la législation sur la presse pour restreindre la liberté d’expression ont été rejetées à l’unanimité par les médias, les dirigeants politiques et les avocats, a rapporté le journal dominicain Listin Diario.
Parmi les dirigeants politiques qui se sont prononcés contre les lois qui violent les droits de la liberté d’expression figurent la vice-présidente Raquel Peña et la directrice de l’éthique et de l’intégrité du gouvernement, Milagros Ortiz Bosch, toutes deux dirigeantes du Parti révolutionnaire moderne (PRM) au pouvoir.
Le député Tobías Crespo, qui a déclaré que le projet de loi sur la cybersécurité était le sien et avait été plagié par le gouvernement, introduisant des aspects qui violent la liberté d’expression.
Pour sa part, le journal Listín Diario, dans ses éditoriaux, a exprimé son rejet de toute tentative de restreindre la liberté d’expression.
La Fondation pour l’équité et la justice sociale a aussi mis son poids dans la balance en exprimant son rejet de la législation qui vise à réglementer les droits à la vie privée et à l’honneur, la considérant comme une violation de la Constitution.
Lorenzo Merán, président de la Fondation, a déclaré qu’au lieu de travailler à l’adoption de lois garantissant le respect des droits fondamentaux, ils tentent de restreindre le droit d’expression.
Cette commission, créée par le décret 333-22, a pour objet, selon la présidence, d’unifier les critères relatifs à la réglementation législative dudit droit fondamental et doit présenter un projet de l’instrument réglementaire correspondant dans un délai maximum de 90 jours.
Souhaitant que l’éventuelle proposition de loi soit « le résultat d’un large consensus avec la société civile, l’Exécutif a habilité la commission à programmer des groupes de travail avec les différents secteurs liés à la liberté d’expression et à la diffusion de la pensée ».
Avec pour directeur exécutif Namphi Rodríguez, cette commission est constituée de Miguel Antonio Franjul, Inés Aizpún Viñes, Persio Maldonado, Luis Eduardo Lora Iglesias (Huchi), Edith Febles Batista, Eric Raful Pérez, Hermógenes Acosta de los Santos, Miguel Ángel Prestol González, Jimena Conde Jiminián, Aurelio Henríquez, Elvira Lora Peña et Gabriela Beltré.