Une cérémonie œcuménique, tenue dans les Jardins de la Radio Kiskeya, visait à saluer la mémoire des victimes des massacres commandités dans des quartiers difficiles de Port-au-Prince. A l’initiative du Réseau National de Défense des Droits humains et de l’organisation Solidarité des Femmes haïtiennes, une parenthèse de recueillement s’est offerte aux proches et parents des victimes.
Sur une large banderole noire déroulée sur un mur, s’affichaient les noms de 58 victimes de la barbarie des gangs armés de Port-au-Prince.
La décoration de l’estrade sied avec l’ambiance qui traversait l’espace. D’épais et longs tissus aux couleurs sombres ornaient les lieux, des bougies allumées appellent également au sens du recueillement. Et lorsque dans un haut-parleur martèle les noms des victimes, des cris épars transpercent les tympans.
William Smarth, dans son intervention, a formulé le vœu que d’autres démarches similaires se tiennent pour saluer la mémoire des personnes tombées sous les balles assassines. ‘’Que cette cérémonie se transpose également dans d’autres villes où la violence armée aveugle des gangs armés à la solde des hommes d’État s’installe’’, a laissé entendre l’homme à la soutane.
Sabine Lamour et Marie Rosy Auguste Ducéna, respectivement coordonnatrice générale de la SOFA et responsable de programme au RNDDH, ont placé l’objectif de l’activité sous le signe d’un exercice de devoir de mémoire.
‘’L’objectif est de valoriser la vie de l’être humain. Tout le monde mérite des funérailles dignes, des hommages mérités’’, ont-elles plaidé.
Au terme de la cérémonie œcuménique, des organisateurs, des proches et des parents des victimes ont marché dans les rues de la capitale. Sur le parcours, ils ont scandé des propos hostiles aux membres du pouvoir en place. Au cimetière de Port-au-Prince, retenu pour clore l’activité, des restes des disparus ont symboliquement été remis à Godou Michelin, membre du cabinet de l’édile de Port-au-Prince, Youri Chevry.
Des parents de victimes ont applaudi l’initiative des organisations de défense des droits humains. Ils rêvent de justice, bien que les bourreaux courent encore les rues.