Parti légaliste et avant-gardiste de l’État de droit, ADEBHA a appris la tenue, au cours de cette semaine, de trois journées de travail au siège de la nonciature entre des membres de la communauté internationale et des leaders des partis politiques favorables à la formation d’un gouvernement de coalition.
ADEBHA déplore le manque de transparence dans les formalités qui auraient pu aboutir à de fructueuses discussions contradictoires sur les causes réelles du déclin de la République.
N’est-ce pas le moment de profiter du ras-le-bol du peuple contre les tenants de l’ordre ancien pour remettre en question les ridicules et les tares d’une gouvernance indigne de l’État doublée d’une tutelle hégémonique, humiliante et traumatisante de la communauté internationale.
Il est temps pour notre pays de cesser de tourner autour du pot pour aller droit au but.
Tant qu’il n’y aura pas une remise en question de nos aberrantes pratiques en matière de vie publique, nous sommes condamnés à tomber de rêves en cauchemar.
Chose inconcevable, au lieu de nous aider à régler nos différends sur la base des principes régissant tout État de droit, une tutelle opaque de la communauté internationale nous abattit le courage et notre élan de lutte.
Ces derniers temps, le peuple haïtien a l’impression de lutter contre des puissances ennemies.
Sous prétexte de notre inexpérience en matière d’organisation et de gestion de la chose publique, la communauté internationale, par le biais de l’OEA et de l’ONU, nous enlève même le droit d’organiser des élections pour renouveler nos dirigeants comme le veut notre Constitution.
Pourtant, d’autorité elle nous impose des farces électorales qui plongent davantage le pays dans le désarroi.
Disons-le clairement, la tutelle étrangère complique davantage notre tâche de gouverner l’État selon la Constitution et les lois de la République.
Avec la complicité de l’OEA, Haïti organise une série de mascarades électorales qui ne font que compromettre toutes démarches favorables à la résolution définitive d’une crise doublement séculaire.
La tutelle de l’étranger nous impose des dirigeants anonymes, corrompus, dévoués à toute cause, sauf à celle d’Haïti. Ce qui importe, c’est d’inonder l’État d’individus ainsi connus, des sans foi ni loi, des corrompus patentés, bref, des malfrats capables de tout quand il s’agit de faire le mal et incapables de rien quand il s’agit de bien commun.
Savez-vous, le savez-vous qu’à cause des maldonnes enregistrées dans les élections organisées en Haïti en l’an 2000 à l’instigation de l’OEA, le Secrétaire d’État américain, Collin Powell avait proposé la réévaluation de ces élections?