Les États-Unis sont préoccupés par ce qui s’est passé à La Saline. C’est ce qu’a fait savoir ce mardi Robin Diallo, numéro 2 de l’ambassade américaine à Port-au-Prince, alors qu’elle prenait part à une formation réalisée par La Voix de l’Amérique et la représentation diplomatique américaine à l’intention de journalistes. Sans vouloir commenter les différentes décisions prises par le juge d’instruction Chavannes Étienne, elle dit attendre que justice soit faite. « Les États-Unis s’intéressent beaucoup aux droits humains. Nous voulons que justice soit faite sur ce qui s’est passé à La Saline. On veut que l’on trouve les coupables et qu’ils soient poursuivis par la justice. Et que cela n’arrive plus à l’avenir », a-t-elle déclaré.
Des dizaines de civils ont été tués à La Saline en novembre 2018. Des rapports d’organisations de défense des droits humains accusent notamment des personnes proches de l’administration de Jovenel Moïse d’avoir participé à cette tuerie. Le 17 juillet dernier, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est dit « alarmé » par les découvertes des enquêteurs sur le massacre survenu à La Saline et par le déficit d’actions en justice contre les accusés, incluant deux ex-policiers et un officiel du gouvernement. Le secrétaire général de l’ONU a appelé les autorités haïtiennes à agir afin que les responsables de ces crimes répondent rapidement de leurs actes devant la justice.
Le 24 juillet 2019, le juge d’instruction Chavannes Étienne a écrit au directeur général de l’Immigration et de l’Emigration Cianciulli Joseph, lui demandant d’interdire à Fednel Monchéry (directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales) et Pierre Richard Duplan (délégué départemental de l’Ouest) de « quitter le territoire de la République par toutes les voies : aérienne, maritime et terrestre ». Les concernés sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans le massacre de La Saline. Ils sont épinglés dans les rapports des organisations de défense des droits humains et de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).