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Port-au-Prince vit une situation de tension généralisée depuis le mercredi 31 octobre. Des rafales d’armes automatiques sont entendues un peu partout à travers la capitale. La police visiblement dépassée par les événements tente de reprendre difficilement le contrôle. A l’hôpital Bernard Mevs, ce vendredi 2 novembre, où un chef de gang de la zone de La Saline connu sous le nom de ‘’Bout Jean Jean’’ est soigné après avoir été blessé dans des échanges de tirs avec un groupe rival, les forces de l’ordre renforcent leur présence.
Le commissaire divisionnaire Berson Soljour a souligné que le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince est informé de la situation et un juge de paix a été à l’hôpital pour faire le constat. Le chef de gang ‘’ Bout Jean Jean’’ fait l’objet de plusieurs plaintes à la DCPJ, a-t-il dit.
L’officier de police dément des informations laissant croire que la police a envahi l’hôpital Bernard Mevs empêchant ainsi aux médecins de faire leur travail. Selon des informations dont dispose la police, des gangs armés chercheraient à mener des incursions pour prendre de force à l’hôpital Bernard Mevs le chef de gang ‘’Bout Jean Jean’’ qui, une fois arrivé à l’hôpital, dit avoir été blessé dans la zone Pernier et non à La Saline.
Des responsables d’organisations de défense des droits humains, des parlementaires, des responsables d’organisations politiques ont rendu visite ce 2 novembre au dénommé ‘’Bout Jean Jean’’. Ils dénoncent la présence de la police à l’intérieur de l’hôpital qui, selon eux, empêchent aux médecins de prodiguer des soins à une personne blessée.
Par ailleurs, interrogé par Le Nouvelliste sur des dénonciations accusant la police d’avoir tiré à hauteur d’homme lors des funérailles mercredi au Bel-Air de plusieurs manifestants tués le 17 octobre dernier lors des manifestations tenues ce jour-là, le directeur départemental de l’Ouest de la police nationale dément encore une fois. Il souligne que les policiers arrivés sur les lieux lors des funérailles ont essuyé des tirs.
Face à cette situation « les agents du CIMO ont rebroussé chemin en utilisant des gaz lacrymogène », a indiqué le commissaire divisionnaire Berson Soljour.
Les participants aux funérailles accompagnés de quatre cercueils ont voulu passer devant le palais national, mais la police leur a suggéré un autre itinéraire pour arriver au cimetière de Port-au-Prince. Selon le policier, ils ont refusé et les cercueils se sont retrouvés au Village de Dieu contrôlé par un puissant chef de gang connu sous le nom de Anel.
Depuis le mercredi 31 octobre, Port-au-Prince vie une situation de tension, même le voisinage du Palais national n’est pas épargnée. Le centre-ville est impraticable depuis mercredi. La police ne peut pas se targuer d’avoir le contrôle de la situation, mais indique que ses troupes sont sur le terrain.
Pour plusieurs observateurs, le banditisme, des motivations politiques, un manque de moyen et d’implication de la police nationale et une absence de leadership des responsables politiques de l’administration Moïse-Céant risquent d’entraîner la capitale vers une situation incontrôlable.