Mardi 3 avril 2018 ((rezonodwes.com))– S’il y a quelque chose qui ne grandit jamais en Haïti tant dans le privé que dans le public est le salaire des employés. Tout le monde s’en plaint mais rien n’est fait malgré les débats y afférents. La situation est généralement critique avec la flambée des prix. Mais quand on se permet de comparer les cartes de débit et le salaire des policiers à ceux des professeurs, des Ministres, Députés et Sénateurs, on se fourvoie scandaleusement.
Mon opinion s’assoie sur deux arguments:
1- Le salaire est fonction des exigences académiques et la fonction occupée;
2- On ne compare pas deux maux, on les critique.
Dans un premier temps, quand on ose comparer le salaire des policiers à celui d’un professeur, d’un DG, d’un Ministre et à celui d’un autre agent de catégorie A de la fonction publique, on induit les policiers en erreur au point qu’ils peuvent croire être les seules victimes en termes de traitement. On est payé pour la fonction occupée, après le service fait selon la loi de 2005 sur la fonction publique et suivant le niveau académique de l’occupant du poste.
A-t-on déjà lu les statuts particuliers de la Police Nationale? Ce texte réglementaire fixe les conditions d’intégration, le mode de concours, les modalités de classement et surtout les exigences académiques pour intégrer ce corps de métiers. Quel devrait être le niveau académique d’un policier, quel devrait être celui d’un DG, d’un professeur, d’un Député ou d’un Sénateur?
Voulez-vous que celui qui aide votre enfant à réfléchir, à lire et à écrire soit moins rémunéré que celui qui vous assure la sécurité ou celui qui fait des lois qui gouvernent la société en général? Pourquoi avez décidé, dans votre famille, de payer le médecin mieux que le gardien qui assure votre sécurité pendant la nuit? Diriez-vous que l’agent de sécurité devrait être mieux rémunéré? En fonction de son niveau académique ou en fonction de ce qu’il fait? Quel temps consacré pour apprendre sa profession ? Quel est le degré de complexité du poste occupé ? Quand on lit des textes sur la gestion des ressources humaines, pour ne citer que Jean-Marie Peretti, quand on évalue un poste, on met l’accent sur les responsabilités et activités, le niveau académique et les exigences professionnelles, le niveau de complexité et le portefeuille de compétences, l’environnement et les relations au travail.