‘élection présidentielle enfin achevée, Haïti ne connait pour autant pas de répit sur la scène politique, puisque des soupçons de blanchiment d’argent planent sur le président élu Jovenel Moïse. Le rapport, émis par une administration publique, est entre les mains d’un juge d’instruction depuis l’été dernier. L’entrée en fonctions de Jovenel Moïse approchant, certains de ses opposants s’inquiètent de ne pas voir le dossier aboutir.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le rapport de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) était confidentiel, mais son contenu a fuité cet été en pleine campagne électorale. Jovenel Moïse a toujours nié être coupable du moindre blanchiment d’argent. Aujourd’hui que le dossier refait la Une, il durcit le ton et considère ce rapport comme totalement diffamatoire.
« J’ai pris des avocats pour obtenir réparation sur ma réputation. Comme président de la République aujourd’hui, je vais faire respecter la loi et je vais renforcer les institutions. Le 8 février, elles seront obligées d’être fortes, pour arrêter de dire des mensonges sur un citoyen parce que tout citoyen a le droit de travailler, a le droit de devenir riche, parce que la richesse est une vertu », explique le président élu.
Jovenel Moïse le dit et le répète : ses commerces ont tous été financés par des prêts bancaires. Mais des sénateurs de l’opposition veulent en être sûrs et exigent la résolution de l’enquête avant sa prestation de serment, et avant donc surtout qu’il ne soit protégé par l’immunité liée à sa fonction.
Cette exigence de quelques parlementaires est une nouvelle preuve que la tenue des élections n’a en rien réglé les profondes divisions de la classe politique.