172 détenus se sont évadés de la prison civile de l’Arcahaie dans l’après midi du samedi 22 octobre 2016. Il y avait 266 prisonniers en tout à la prison civile de l’Arcahaie, a indiqué l’inspecteur divisionnaire Heurtelou Paul Colson, responsable de la prison.L’agent 3 Fritz Gérald Canéus a été tué par balle au moment de l’évasion et deux autres policiers, Dérilus Jean Andressaint et Alexandre Néré, l’un blessé par balle et l’autre fracturé à la jambe, sont soignés, a expliqué le responsable de la prison. Le prisonnier Romero Wood a fait une chute mortelle en essayant de s’enfuir après avoir escaladé un mur.Deux détenus sont également soignés. Yvener Carélus, incarcéré pour enlèvement, ex-détenu de la prison de la Croix des Bourquet, est l’instigateur de l’évasion, a expliqué l’inspecteur Heurtelou.
Le cerveau de cette évasion, Yvener Carélus, a été arrêté. Il est interrogé. « Il a planifié l’évasion de l’intérieur avec quelques complicités », a révélé le ministre de la justice, Me Camille Edouard Junior. Le ministre de la Justice a dit au journal Le Nouvelliste avoir ordonné « le renforcement de la sécurité dans les prisons » de la République. Des éléments du swat, de la Boid, de la Cimo, des gardes côtes effectuent des fouillent systématiques de St Marc à Port-au-Prince et des voiliers sont également contrôlés, a détaillé Me Camille Edouard Junior.
Le ministre de l’intérieur, le ministre des affaires étrangères, l’inspecteur général en chef de la PNH étaient sur place. La liste des évadés sera transmise à Interpol et l’inspection générale va diligenter une enquête sur cette évasion, a fait savoir le ministre de la Justice. Le porte-parole adjoint de la PNH, l’inspecteur Gary Desrosiers, interrogé en fin d’après-midi, avait dit au journal que 10 des évadés ont été interceptés par la police. En fin de soirée, le juge de paix d’Arcahaie, Evinc Ducasse, a fait état de 11 arrestations. Celles-ci ont été effectuées à Titanyen, Carièce et à Cabarat. Le nommé Alain Désir du gang Galil a été capturé, a indiqué le juge de paix.
« La prison de l’Arcahaie a de gros prisonniers, de gros criminels condamnés pour vol, viol, kidnapping, trafic de drogue ect », a souligné Pierre Esperance du RNDDH. La prison comptait avant l’évasion 266 détenus dont 250 condamnés, a expliqué le militant des droits de l’homme qui déplore cette évasion et les pertes en vie humaine. Pierre Esperance dit attendre l’enquête de l’inspection générale sur cette évasion. Il questionne pour le moment le manque de vigilance des policiers du commissariat de l’Arcahaie. Seul un mur sépare la prison du commissariat, a fait remarquer Pierre Esperance.
« Le Gouvernement condamne avec la plus grande fermeté les incidents survenus à la prison civile de l’Arcahaie, cible ce samedi d’une mutinerie provoquée par des individus lourdement armés », lit-on dans un communiqué du bureau de communication de la Primature. « Le Premier ministre, également ministre de la défense et Président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), a déjà donné au Ministre de la Justice les instructions claires afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier à cette situation inacceptable », poursuit le communiqué.
« Actuellement, des unités de l’UDMO, du CIMO, et du Swat sont sur place pour sécuriser les lieux et mettre les fauteurs de troubles hors d’état de nuire », a indiqué le communiqué de la Primature. « Le Gouvernement demande à tous les riverains de la zone de collaborer avec les autorités policières, de faire preuve de vigilance, et de suivre avec attention toutes les instructions de la police actuellement en opération dans la zone », a conclu le communiqué.
La multiplication des évasions ou des mis en liberté illégale de prisonniers avec la complicité de geôliers font des prisons le maillon faible du système de sécurité publique. Avant l’évasion de l’Arcahaie, en août 2014, plus de 200 prisonniers détenus à la prison civile de la Croix des bouquets se sont retrouvés dans la nature dont le fameux Clifford Brandt, condamné récemment pour kidnapping. Entre-temps, à chaque évasion ou mise en liverté, les citoyens et citoyennes ont la boule au ventre. Ils savent qu’ils paieront le prix le fort dans leurs chairs, dans leurs biens…