Cela fait sept jours depuis que la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale a investi le Centre de tabulation des votes (CTV). Malgré les mauvaises conditions de fonctionnement des techniciens de la Commission et un malentendu avec les agents du CTV, qui ont voulu surveiller de trop près le travail de la Commission, les choses avancent, a fait savoir au Nouvelliste François Benoît, président de cette structure.
« On peut dire que nous avons eu une meilleure journée de travail que dimanche. Hier, nous avons subi les méfaits de l’environnement. Il faisait très chaud, les ordinateurs étaient un peu rétifs à fonctionner. Nous nous sommes arrangés pour résoudre le problème. Je peux dire que les résultats sont bien meilleurs qu’hier », a expliqué au journal François Benoît. Selon lui, la Commission dispose maintenant de deux équipes de techniciens. L’une travaille le jour, l’autre de nuit. «Ce qui va nous permettre d’augmenter le rendement du processus… », a-t-il dit.
Outre ce problème lié à l’environnement de travail, la Commission de vérification avait également à gérer la présence des agents du CTV (que dirige Widmack Matador) qui gênaient les techniciens de la Commission. « Après mon intervention auprès du directeur du Centre, ils ont été enlevés et le contrôle que souhaitait l’administration se fait maintenant à travers les caméras à partir d’un centre visuel. Ça a été résolu et tout le monde se sent maintenant plus à l’aise », a indiqué M. Benoît.
Le président de la Commission a encore une fois souligné que c’est dans le respect de l’article 171 du décret électoral qu’ils analysent les procès-verbaux. C’est à partir de ce document, a-t-il dit, que la loi permet d’accepter ou de rejeter un procès-verbal. Selon lui, malgré les difficultés rencontrées, la Commission est dans le temps et compte donner les résultats dans les délais.
Pour sa part, le représentant de Fanmi Lavalas, Yvon Feuillé, qui monte ses tentes au Centre de tabulations depuis la semaine dernière, a fait savoir au Nouvelliste qu’il a déjà constaté que la conception de la base de données au CTV ne permet pas de voir dans quel bureau de vote est inscrit chaque électeur. « La base de données permet de voir qu’une carte d’identification nationale existe, mais elle ne permet pas de voir s’il y a fraude. Un électeur peut voter aux Cayes lors même qu’il serait sur une liste à Port-au-Prince », a-t-il dénoncé. Selon lui, le minimum de procès-verbaux jusqu’ici analysés « prouvent qu’il y avait un véritable massacre dans les élections », a-t-il affirmé.
M. Feuillé a aussi demandé au gouvernement de mettre plus de moyens à la disposition de la Commission pour qu’elle mène à bien son travail. Il a souligné que les techniciens de la Commission qui travaillent 24 heures sur 24, à raison de deux équipes, devraient trouver à manger à temps et travailler dans un environnement plus favorable, a-t-il dit.
Parallèlement, dans les rues de la capitale, les partisans du PHTK se font de plus en plus menaçants et de plus en plus violents. Dans leur dernière manifestation de rue le samedi 14 mai, ils ont lancé des pierres sur les locaux de Radio et Télé Caraïbes. Dans les rues, les partisans de Jovenel Moïse rejettent l’idée d’une Commission de vérification des élections de 2015, exigent la démission du président Privert et la publication du calendrier électoral avec comme candidat au second tour de la présidentielle Jovenel Moïse et Jude Célestin comme l’avait indiqué le CEP de Pierre-Louis Opont.