La musique reste et demeure une affaire de cœur, de sensibilité et surtout de sincérité. On comprend bien le fait qu’il peut y avoir des divergences entre les membres d’une même famille. Il suffit de peu pour créer une situation de tension capable de troubler la paix d’un groupe d’individus partageant les mêmes aspirations et les mêmes rêves. Tel est le cas de Djakout #1, qui fait maintenant face à une nouvelle crise. Cette fois, elle implique le tambourineur Shabba, Roro Laîné, le batteur, et Pouchon Duverger, le chanteur. Shabba a publiquement accusé ses deux collègues musiciens d’être jaloux de ses réalisations en musique. Le tambourineur et le batteur ont choisi de laver le linge sale sur la place publique.
Tous ceux qui suivent et connaissent l’histoire de Djakout #1 savent que Shabba, Roro et Pouchon collaborent au sein de cette formation musicale depuis 17 ans. Ce qui représente un long investissement de temps, d’énergie et d’argent. Ils ont consenti d’énormes sacrifices pour conduire Djakout #1 là où il est aujourd’hui. Ensemble, ils ont cueilli des roses et aussi surmonté des difficultés de parcours. Malgré vents et marées, Djakout #1 tient encore fort.
La saga a commencé avec des déclarations que Shabba a faites publiquement. Il laisse croire que Roro et Pouchon ont été invités à participer à la réalisation de son troisième album solo et ont décliné son invitation. Il affirme que le refus de ces artistes de prendre part à son projet musical confirme qu’ils sont jaloux de lui et surtout de son évolution dans le domaine musical. Ces déclarations ont forcé Roro à faire une réplique à travers les réseaux sociaux, cette même plateforme qu’avait utilisée Shabba. Auteur de l’article : Robert Noël. Analysant toutes les déclarations qui ont été faites publiquement par Shabba puis Roro, l’on se demande si elles avaient leur raison d’être. D’ailleurs, certains pensent qu’il s’agit d’une mise en scène pour créer du buzz autour de Djakout # 1.
Quand Shabba accuse Roro et Pouchon d’être jaloux de son ascension dans le domaine de la musique, a-t-il des preuves palpables capables de supporter de telles accusations ? Le fait que Roro et Pouchon refusent de participer à son album solo, est-ce une preuve suffisante pour les accuser de pareilles tendances? N’avaient-ils pas participé à au moins un des deux premiers albums de Shabba, intitulés « Pi piti pi rèd » et « Pi piti still pi rèd ». Shabba se plaint du fait que Djakout #1 n’interprète pas les chansons gravées sur ses albums solos aux bals. Cela lui aurait permis, dit-il, de vendre plus de CDs.
Il faut rappeler à Shabba qu’il n’y a pas que le marché musical haïtien pour écouler les disques. Avant de produire un album, il doit s’assurer des canaux de distribution du produit. Le nouveau titre de son album n’est pas encore révélé, mais il met en circulation une chanson démo qu’il titre « Antann nou ». Le titre de ce morceau est inspirateur, il évoque la solution au problème auquel font face ces artistes de Djakout #1. Quand on ne pratique pas ce qu’on prêche, on donne l’impression qu’on ne comprend pas la morale de l’histoire qu’on se propose de partager avec le public à travers la chanson.
Puisque Shabba a publiquement déclaré qu’il recherche une couleur musicale différente qui ne reflète pas celle de Djakout #1, pourquoi s’offusque t-il du fait que Roro et Pouchon refusent de participer à son projet musical ? Ces derniers représentent le « Trade mark », c’est à dire la marque déposée de Djakout #1. En plus de tout cela, Ti Régi, Mamane et Ti Pouch auront leur touche sur son prochain album. Ils sont tous les trois membres de Djakout #1. Auteur de l’article : Robert Noël. Il se peut bien que Shabba n’ait pas dévoilé publiquement des signes ou des scènes de jalousie évidentes qui le portent à targuer le chanteur et le batteur de jaloux. Si Shabba est sûr de l’existence d’une attitude hypocrite de Roro et Pouchon, que fait-il encore dans cette galère? Si l’on fait fi aussi des déclarations de Shabba, la caque sent le hareng. Des spéculations viennent de toutes parts et font croire que Shabba va s’allier à Sweet Mickey qui, dit-on, revient sur la scène musicale. Shabba jouit de sa pleine liberté de décision. Pour l’instant, le torchon brûle au sein de Djakout #1 et dégage une odeur nauséabonde.
Le pouvoir du dialogue et de la volonté
La réplique de Roro aux déclarations de Shabba a fait l’objet de critiques amères de la part du public. Si cet accusé de Shabba avait plein contrôle de ses émotions, il aurait laissé résonner la voix du silence. Mais il a fait un très mauvais usage du proverbe créole quand il dit à propos de Shabba : « se pa tout chyen k jape pou w vire gad dèyè ». Pourtant, il a fait le contraire en utilisant les réseaux sociaux pour donner une réplique à Shabba. Donc, Roro vire gad dèyè.
Roro a aussi étalé la vie privée de Shabba. N’a-t-il pas dit : Shabba n’a pas un meilleur foyer « conjugal » qu’aucun membre de Djakout, ni une plus belle maison ou une plus belle voiture, une meilleure éducation que les musiciens de Djakout -« Shabba pagen yon meyè fwaye ke okenn mizisyen Djakout, li pagen pi bel kay, ni yon pi bel oto, oubyen pi gwo edikasyon pase okenn mizisyen Djakout ». Ces déclarations ne s’accordent pas avec la question qui lui a été posée. C’est très puéril de la part du patriarche Roro. Il présente Shabba comme un monstre. Mais qui l’a créé ? Une action non réfléchie peut détruire le monde en un clin d’œil.
Toutes ces choses ne devraient pas s’étaler en public, car le linge sale se lave mieux et de façon plus propre en famille. Des fois on doit faire appel à sa conscience. Si au fond, il n’existe aucun esprit de jalousie manifesté envers Shabba pourquoi répondre à l’accusation. Et malgré tous les constats que Roro a faits sur Shabba, il l’avait toujours appuyé comme un des porte-paroles officiels de Djakout #1. Quand il provoquait des dérapages comme porte-parole, aucun de ses collègues musiciens ne le réprimandait. Voilà qu’aujourd’hui Roro fait ressortir toutes ses faiblesses. On souhaite que Pouchon Duverger n’intervienne pas pour faire des déclarations susceptibles d’aggraver la situation.
Cette saga met Mamane Absolu, le maestro-bassiste, dans ses petits souliers. Il doit s’armer de courage et faire preuve de sagesse pour trouver une solution à cette nouvelle crise, qui risque de compromettre l’avancement de Djakout #1. Auteur de l’article : Robert Noël. Polo, le nouveau chanteur-gigger de Djakout #1, observe ce qui se passe au sein d’une famille qu’il croyait être en parfaite harmonie. Les musiciens doivent considérer les sacrifices qu’ils ont consentis pour faire de Djakout #1 ce qu’il est devenu aujourd’hui et le mener à bon port.
À tout problème, une solution. Que les responsables de Djakout #1 mettent sur pied un comité pour trouver une solution au plus vite, sans acculer les protagonistes. Il faut qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas donner la possibilité aux observateurs, animateurs de musique konpa, journalistes culturels de répandre l’huile sur le feu. Auteur de l’article : Robert Noël. Que Roro et Shabba se ressaisissent et qu’ils mettent fin à cette sale polémique qui peut affecter la bonne marche de Djakout #1. Il faut emprunter la voie du dialogue puisqu’elle permet de résoudre les problèmes les plus cruciaux. Là où est la musique, il n’y a pas de place pour le mal (Miguel de Cervantes-auteur de Don Quichotte). Miguel de Cervantes Saavedra - poète, dramaturge, romancier espagnol.