Le 14 février prochain, c’est le délai que se fixe le parlement pour la prise de fonction d’un président provisoire, qui doit combler le vide laissé par le départ de l’ancien chef de l’État Michel Martelly, à la fin de son mandat le 7 février dernier, en l’absence d’un successeur élu.
La Commission bicamérale spéciale chargée de préparer l’élection a lancé un appel à candidature. Les intéressés sont priés de se présenter au parlement, du mercredi 10 au vendredi 12 février, munis des pièces requises. Le président provisoire devra être élu le 13 et être installé dans ses fonctions le 14 février.
Cet exercice paraît risqué pour un parlement contesté, incomplet (116 parlementaires sur 149), jouissant d’une faible légitimité, et engagé dans un accord avec l’ancien président, qui est loin de faire l’unanimité.
Le départ de Martelly à la fin de son mandat était voulu par diverses forces vives de la vie nationale, mais pas pour faire de ce parlement l’unique pouvoir à décider de manière unilatérale sans ouverture vers les secteurs de la société qui n’ont pas été partie à l’accord.
Il est vrai que le secteur privé apporte tout son appui à l’application stricte de l’entente qui a été trouvée in extremis. Mais plusieurs organisations des milieux politiques, civils et sociaux ne cachent pas leurs préoccupations quant à la formule adoptée pour combler le vide présidentiel.
Tel que cela s’est produit par le passé, ces entités, dont le Groupe de 8 candidats à la présidence de l’opposition (G-8) et le Front du refus (forum de partis politiques démocratiques, organisations sociales et personnalités), se prononcent en faveur du choix d’un juge de la Cour de cassation.
En fait, sur la table, il n’y a pas qu’une option, et ce parlement ne devrait pas se boucher les oreilles, comme l’ont fait l’exécutif, le Conseil électoral provisoire (Cep), appuyés par la communauté internationale. Ils ont du revenir sur leur décision d’organiser à tout prix le second tour des élections législatives et présidentielles du 24 janvier dernier