
Le CEP, à travers le Centre de tabulation des votes, persiste et signe que sa méthode de calcul est la bonne. Léopold Berlanger, un ancien conseiller électoral, monte à nouveau au créneau pour faire comprendre à l’institution électorale qu’elle ne peut pas baser son mode de comptage sur l’ensemble de voix recueillies dans un bureau de vote, mais sur la formule sacrée « une personne, un vote, une candidature ».
Le directeur du Centre de tabulation des votes (CTV) ne peut pas se plaindre de n’avoir pas accès aux bulletins de vote. Le CEP a le pouvoir sur tout l’appareil électoral, a rejeté Léopold Berlanger, soulignant que le CTV pouvait avoir accès aux bulletins s’il le désirait. Admettant un moment que le CTV n’a pas accès directement aux bulletins de vote, l’ancien conseiller électoral a fait remarquer que, dans chaque procès-verbal, il est clairement inscrit le nombre de bulletins valides qui pourraient permettre au CEP de faire correctement le calcul. « Le nombre de votants ayant émis un bulletin valide est dans tous les procès-verbaux utilisés par le Centre de tabulation », a fait remarquer M. Berlanger dans une interview accordée lundi au Nouvelliste.
Selon lui, pour chaque candidat au Sénat dans son département, le CEP aurait dû diviser le nombre de voix obtenu par le nombre de bulletins valides compilés « se trouvant dans chaque procès-verbal dont dispose le Centre de tabulation. Le nombre de bulletins valides est égal au nombre de votants. Une personne, un vote, une candidature. Tout calcul doit être fait sur cette base », a soutenu Léopold Berlanger
Le CEP accentue son mode de calcul sur l’ensemble de voix recueillies dans un bureau de vote. Si un électeur vote en faveur de deux candidats au Sénat dans son département, le CEP le totalise comme étant deux votants. Léopold Berlanger tente de faire comprendre au CEP que l’électeur peut donner sa voix à un ou deux candidats au Sénat, mais il reste et demeure un seul vote et doit être comptabilisé comme tel.
Maintenant, a-t-il insisté, pour connaître le score de chaque candidat ou s’il a obtenu la majorité absolue, il faut diviser le nombre de voix qu’il a obtenues par le nombre de bulletins valides. Léopold Berlanger a souligné que l’électeur qui choisit aucun des candidats dans le bulletin, son vote est également valide et doit être additionné aux autres bulletins valides, selon le décret électoral.
Le Conseil électoral provisoire (CEP) maintient le mode de comptage qui voudrait que deux candidats au Sénat dans un même département puissent obtenir la majorité absolue avec 50%+1 chacun. Paradoxalement, selon les explications du directeur du Centre de tabulation des votes, Widmack Matador, même s’il est vrai qu’un électeur peut voter pour deux candidats au Sénat, mais ce n’est pas toujours le cas, a-t-il dit. C’est pourquoi, a soutenu le technicien, que le vote d’un électeur ne peut pas être divisé par deux comme l’exigent plusieurs candidats.
Sur ce point, Léopold Berlanger concède que le vote d’un électeur ne peut pas être divisé par deux. « Ce mode de calcul est une aberration… », a-t-il dit, dénonçant cependant le mode de calcul adopté par le CEP qui totalise toutes les voix dans le bulletin pour deux postes de candidature au Sénat. Le CEP utilise le total des voix comme dénominateur au lieu du nombre des bulletins valides.
Zokiki n’a pas gagné dès le premier tour, selon Berlanger.
Alors que le BCED, qui est une instance du CEP, a rendu une décision en faveur du candidat au Sénat Jean Renel Sénatus, le CEP exerce un recours contre cette décision au BCEN. Pour Léopold Berlanger, il est malheureux que le CEP commet des erreurs de son côté et se fait ensuite corriger par une instance inférieure alors que la correction apportée est encore erronée. « Le BCED demande au CEP de faire une autre erreur de calcul. Il lui demande de calculer le 25% d’écart entre deux candidats sur la basse de la majorité relative sans tenir compte du nombre total de votants qui est la base de la majorité absolue », a indiqué M. Berlanger.
C’est le CEP qui a pour devoir de corriger les erreurs manifestes ou un manquement de n’importe quelle autre instance de l’institution électorale, qu’il s’agisse du CTV et BCEC, BCED, BCEN. Le conseil des neuf membres a le dernier mot », a-t-il dit, soulignant qu’une éventuelle réforme pourrait amener à le diviser en deux entités séparées. L’une aura la responsabilité judiciaire sur les élections, et l’autre une responsabilité administrative et opérationnelle.
«Les membres du CEP doivent faire montre de sens de responsabilité dans la gestion de la machine électorale», a exhorté Léopold Berlanger, ne voulant pas directement dire que les actions des conseillers électoraux sont symptomatiques d’une incompétence.
Robenson Geffrard