Pendant que les marchands du marché de vêtements de Topolino, au centre-ville de Port-au-Prince, se lamentent de la décision du MENFP d’obliger les élèves à porter leur uniforme lors des examens officiels, des parents font montre d’une grande satisfaction.
Désormais, le port de l’uniforme devient obligatoire aux examens officiels dans le département de l’Ouest du pays. Telle a été la décision prise par le Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) depuis l’année dernière. Laquelle mesure ne plaît pas aux marchands de vêtements du marché de Topolino qui longe la rue Capois. « Autrefois, à cette période de l’année, la vente était très bonne. Mais après cette récente décision, tout a changé », affirme une jeune marchande d’une trentaine d’années, toute désolée.
« Cette décision nous tue. Avant les vacances d’été, cette période me permettait d’accumuler un certain profit. Ce qui me permettait au moins de préparer la prochaine rentrée des classes de mes deux enfants », avoue Marguerite, qui voit mal cette décision. Cette originaire de Carrefour ajoute par ailleurs qu’avec la hausse du dollar américain la vie devient plus chère en Haïti.
Avec son large chapeau de paille pour se protéger contre le soleil, Vanessa explique : « Autrefois, pendant la période des examens officiels, beaucoup de gens fréquentaient le marché. La décision du ministère ne nous est pas du tout profitable puisque la vente s’est considérablement réduite, dit-elle. Pour nous, il n’y avait pas d’examens officiels ». Vanessa conclut qu’elle ne peut rien faire face à cette décision.
Par ailleurs, certains directeurs d’école exigent des élèves l’achat de nouveaux maillots pour les examens officiels. Cette somme est réclamée avant la réception de la fiche d’examen.
« Certains directeurs d’école contraignent nos enfants d’acheter des t-shirts au prix de 400-500 gourdes avec le logo de l’établissement pour se rendre aux examens, dénonce Judith. Toutefois, cela coûte moins cher que d’acheter des vêtements neufs », se résigne-t-elle.
« Cette année, je ne me rappelle pas du tout que ma fille se rendait aux examens officiels parce qu’elle ne m’a rien demandé », affirme Gladys, mère de trois enfants. Elle poursuit : « Cette décision est un soulagement pour les parents. J’étais fatiguée avec ces dépenses. »
Pour Carmelo, un père qui a son enfant en classe terminale, le Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a frappé un grand coup en faveur des parents. Il précise qu’il n’avait aucun souci pendant cette période. Il souhaite maintenant que le MENFP se penche sur les écoles qui obligent les parents de réinscrire les élèves après les examens officiels de 9e année fondamentale.