
L’offensive de la plateforme VERITE, la semaine écoulée, pour forcer le Conseil électoral provisoire à remettre leur candidat à la présidence sur la liste électorale offrait de bonnes raisons de douter de la tenue des prochaines élections. Il n’y a pas que ça. Les déclarations peu convaincantes de certains conseillers électoraux sur le sujet ainsi que d’autres aspects du processus électoral faisaient aussi douter même les plus optimistes.
Le lancement de la campagne électorale de la plateforme VERITE avant le coup d’envoi du CEP est sans nul doute un accroc à la loi électorale, mais un coup de pouce à l’organisme électoral dont les membres peinaient ou peinent encore à trouver les bonnes formules pour expliquer certaines décisions.
Le CEP de Pierre-Louis Opont a le mérite de se montrer indépendant par rapport au pouvoir en place. L’organisme électoral a à son actif le rejet de la candidature de la première dame Sophia Martelly et celle de Laurent Lamothe. Si le rejet de la candidature de certaines personnalités donnait au CEP l’image d’une institution sérieuse, la mise à l’écart de Jacky Lumarque, après la publication de la liste définitive des candidats à la présidence agréés, fait basculer le débat. Il n’est pas encore question de s’interroger sur la crédibilité de tous les membres du CEP, mais surtout de mettre en cause le sérieux avec lequel les décisions y sont prises.
Certains pas ont été jusqu’ici franchis dans le cadre de la réalisation des prochaines élections. Le gros du travail reste cependant à faire. Pour conférer de la légitimité à ses prochaines grandes décisions, le CEP doit trouver la bonne formule pour changer l’opinion en sa faveur comme au début du processus. Il doit se montrer esclave du décret électoral qu’il a lui-même rédigé. Même si on ne peut pas corriger les erreurs commises, on doit éviter de les répéter. Surtout en vue d’avoir de l’autorité pour sanctionner les partis ou les candidats qui violeraient les règlements établis.
En attendant, le CEP s’apprête à lancer la campagne électorale pour les législatives dont le premier tour est programmé au 9 août prochain. Sauf une décision de dernière heure, les candidats aux législatives vont être autorisés à lancer leur campagne électorale officiellement cette semaine. Ce sera l’occasion pour les prétendants sénateurs et députés qui claironnent sur les réseaux sociaux qu’ils vont changer leur département ou leur circonscription d’expliquer comment ils vont s’y prendre.