Rien n’est dit que tous les 56 candidats agréés à l’élection présidentielle participeront effectivement au scrutin le 25 octobre 2015. C’est le premier message de Pierre-Louis Opont, vingt-quatre heures après son retour de Dubaï où il a été superviser l’impression des bulletins de vote pour les législatives. Intervenant jeudi matin sur Radio Magik 9, le président du Conseil électoral provisoire a indiqué que n’importe quel candidat à la présidence peut subir le même sort que Jacky Lumarque.
Lorsque cette fausse déclaration a été constatée et vérifiée après l’élection du candidat, le Conseil électoral provisoire en est saisi par requête, en vue d’un nouvel examen du dossier dudit candidat, aux fins de droit, sans préjudice des poursuites pénales à encourir », avance cet article.
Alors que Jacky Lumarque, pour la première fois depuis son éjection de la course électorale, est intervenu dans la presse pour dénoncer la décision du CEP, pour la même journée du jeudi 2 juillet, le président de l’institution électorale justifie sur Radio Magik 9 le rejet de la candidature de M. Lumarque. Pour Pierre-Louis Opont, il n’y a pas grande chance pour le candidat à la présidence de VERITE de retourner dans la course.
« Dans n’importe quel domaine, si le CEP voit qu’il a fait une erreur, c’est tout à fait normal qu’il revienne sur sa décision. Mais dans les cas de Jacky Lumarque et de Levelt François, il n’y a pas eu d’erreur de la part du CEP », a soutenu Pierre-Louis Opont.
En revanche, le président du Conseil électoral provisoire a avoué que le CEP n’avait préalablement mené aucune enquête pour écarter Jacky Lumarque. « Dans le cas de Jacky Lumarque, nous avons décidé sur pièces parce qu’il fallait appliquer l’article 90 du décret électoral qui indique ce qu’il faut avoir pour être éligible », a avancé Pierre-Louis Opont.
« Le dépôt de candidature pour la présidentielle a terminé le 20 mai 2015, a-t-il rappelé. Le 3 juin, la Cour supérieure des comptes a sorti un certificat de décharge disant que M. Lumarque n’était pas comptable de deniers publics. Ce qui veut dire que le 20 mai ce document n’était pas dans les dossiers de M. Lumarque. Donc, sa candidature pour le CEP n’est pas recevable », a expliqué le président du CEP, soulignant que d’autres candidats ont subi le même sort pour la même raison.
Sur la question pourquoi avoir agréé dans un premier temps la candidature de Jacky Lumarque sur la base des pièces qu’il avait fournies au CEP ?, Pierre-Louis Opont reconnaît que l’institution qu’il dirige a agi à la suite de la correspondance d’une quinzaine de partis politiques, dont Fanmi Lavalas, Fusion et Renmen Ayiti, dénonçant la candidature du candidat de VERITE pour faute de décharge en rendant publiques deux correspondances de la Cour supérieure des comptes au palais national sur le dossier.
Ayant vu dans les correspondances de la Cour supérieure des comptes que Jacky Lumarque avait demandé à la Cour d’auditer sa gestion à la tête d’une commission, « ceci confirme pour le CEP qu’au moment du dépôt de sa candidature, le candidat n’avait pas cette information et qu’il a demandé la décharge. Sur cette base, le CEP a tranché », a martelé M. Opont. « Tout le reste est un débat public », a-t-il ajouté.
S’agissant des décisions prises en faveur de Jacky Lumarque au BCED et au BCEN, Pierre-Louis Opont a fait savoir que ces deux tribunaux électoraux ont traité des contestations produites contre la candidature selon les procédures fixées par la loi… « Mais pour nous, sa candidature a été écartée pour absence de décharge au moment du dépôt des pièces », a-t-il dit.
Pour le cas de Levelt François, écarté de la course au même moment que Jacky Lumarque, M. Opont a indiqué que le CEP a eu des informations confirmant que le candidat à la présidence avait été condamné aux Etats-unis pour possession et trafic illicite de stupéfiants. « Devant l’évidence de cette information, le CEP a écarté sa candidature. Il avait été condamné à l’étranger pour un crime transnational… », a-t-il tranché.
Parallèlement à ce débat, le président du CEP a confirmé avec assurance que le 9 août à 6 heures du matin, le premier tour des élections législatives va se tenir.