Le pouvoir en place prétend renforcer les institutions de lutte contre la corruption. Mais, les faits parlent d’eux-mêmes…
Le dossier Petro-Caribe, s’il a placé la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) sous les feux des projecteurs depuis février dernier, ne lui a finalement apporté que des problèmes.On ne sait pas par quel tour de magie, le président Jovenel Moïse et son premier ministre Jean-Henry Céant, après avoir clamé haut et fort qu’ils veulent encadrer cette entité étatique et lui fournir tout ce dont elle a besoin pour exercer ses attributions, ont décidé de réduire l’enveloppe budgétaire réservée à la CSCCA.
Ainsi, dans le présent projet de budget, devant entrer en vigueur après un vote des deux chambres du parlement, la CSCCA, qui est une juridiction financière et administrative, se voit enlever plus de 300 millions de gourdes du montant qui lui a été accordé l’année dernière, a confié l’économiste Etzer Émile, responsable de la firme Haïti Efficace, dans une note adressée à la rédaction de Rezo Nòdwès.
Cette coupe drastique a alerté l’économiste Etzer Émile, qui a affirmé que ce budget ne renforce pas suffisamment les institutions de lutte contre la corruption.
Les membres de cette cour, dont la mission principale est de juger les comptes des ordonnateurs et comptables de l´État et des Collectivités territoriales, auraient bien pu se passer du soudain intérêt populaire soulevé par le dossier Petro Caribe qui leur a attiré les foudres des dirigeants actuels.
Ils auraient ainsi pu continuer à se la couler douce dans leurs fauteuils et laisser courir, « sans bruit, sans compte », les nombreux cas de corruption ayant droit de cité dans l’administration publique haïtienne depuis des lustres.
Ils devront donc se contenter de 1,3 milliard de gourdes au lieu du montant initial de 1,6 milliard de l’exercice précédent et réaliser malgré tout les travaux que le peuple attend avec impatience, au risque de se faire écrabouiller par le marteau après avoir été pressurés par l’enclume.