La cérémonie marquant l’ouverture officielle des classes s’est tenue le lundi 3 septembre, aux locaux de l’école nationale Célie Lilavois et République du Brésil à la rue Capois. Des dizaines d’élèves venus de différents lycées et écoles nationales ont été conviés à donner ce coup d’envoi. À eux, en marge de la cérémonie, le président et sa femme Martine Moïse ont remis des kits contenant un sac, des plumes, des crayons et des cahiers ainsi que des uniformes.
Pour cette rentrée des classes, programmée depuis trois mois et qui n’a pas drainé la grande foule dans les écoles, des chiffres astronomiques ont souvent été évoqués. Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a fait part des 780 millions de gourdes consacrées à la subvention d’au moins deux millions de manuels scolaires, des 895 millions destinés au paiement d’arriérés de salaire du PSUGO et des milliers de kits scolaires. Egrenées par le titulaire du MENFP, ces actions et bien d’autres sont corroborées par la présidence – qui a surabondé en chiffres aussi – comme mesures prises «pour soulager les parents» et faciliter l’accès à l’éducation.
Comme pour dire que les dés sont jetés, le ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet, a, dans son discours, relevé et souligné les préparatifs du gouvernement pour faciliter le retour en classe. Du paiement des contributions scolaires pour les élèves du 1er et du 2e cycle dans les écoles nationales à la distribution de kits scolaires et uniforme aux élèves du secteur public, l’équipe en place a, selon lui, accordé une attention soutenue à l’éducation à travers cette rentrée des classes. «Nous voulons voir tous les enfants haïtiens bénéficier d’un seul et même enseignement, vaincre les inégalités de naissance ou d’origine et offrir à tous la possibilité d’accéder à une même éducation scientifique, historique, morale», a-t-il avancé.
Le respect du calendrier scolaire, qui prévoit 192 jours de classe, reste une préoccupation principale. Aux côtés du président, qui n’a fait aucun discours officiel, sur la base des mesures prises, le ministre Cadet a fait le pari de garder les élèves dans les salles de classe pendant les heures de cours et de mettre à leur disposition des enseignants en permanence. «Près de 5 000 lettres de nomination ont été émises à l’endroit des enseignants en situation irrégulière. Plusieurs centaines d’entre eux ont déjà reçu leur paye», a-t-il fait savoir, reconnaissant lui-même que « les enfants des écoles publiques ont trop souffert de l’absence d’enseignants dans les salles de classe». À l’heure de la cérémonie officielle, plusieurs établissements publics sont même restés fermés.
L’année académique 2018-2019 est, selon le titulaire du MENFP, spéciale. Au regard des efforts consentis et des résultats escomptés, le ministre a renouvelé la volonté de l’État d’accomplir certaines tâches visant l’amélioration de la qualité de l’éducation dans le secteur public en Haïti. «L’État prend l’engagement de répondre aux nombreux problèmes auxquels fait face le secteur, notamment la nomination des enseignants en situation irrégulière dans les salles de classe, le paiement des salaires des enseignants, les arriérés de salaire et la poursuite de certaines réformes pour améliorer la gouvernance et la qualité de l’éducation», a expliqué Pierre Josué Agénor Cadet. Et d’ajouter que la finalité de ces millions investis dans le système éducatif est en rapport avec le thème retenu cette année : «Une école inclusive pour une nation solidaire».
Si fier d’avoir résolu, ajoute-t-il, le problème des enseignants sans lettre de nomination, le ministre Cadet promet de mettre de «l’ordre et de combattre l’absentéisme ainsi que toute forme de corruption qui affectent le bon fonctionnement de l’école haïtienne». Aux écoles qui ont beaucoup plus d’enseignants que ceux dont elles ont besoin, il annonce des répartitions dans les autres établissements qui seront construits dans le cadre de la réhabilitation du parc scolaire national avec 30 nouvelles écoles nationales et la reconstruction au cours de cette année scolaire notamment des lycées du Cent-Cinquantenaire, Marie Jeanne, Daniel Fignolé, Jean-Jacques Dessalines et George et Antoine Izméry. Des cérémonies similaires ont eu lieu également dans toutes les directions départementales d’éducation du pays.