Le chef de l’État, en faisant fi des revendications des milliers de personnes qui ont marché contre le budget 2017-2018, semble paver la voie à l’exacerbation de la mobilisation. Antonio Chéramy, le premier à avoir sonné la cloche de la rébellion en déchirant le rapport de la commission Économie et Finances et crié aux «voleurs», n’abdique pas mais croit utile d’apporter des précisions à un moment où d’autres leaders de l’opposition, assoiffés de pouvoir, nagent sur cette vague et exigent le départ du président de la République. Le mouvement, a répété le sénateur de l’Ouest, est contre le budget.
Plus tranchant, Antonio Chéramy explique qu’il n’a pas déchiré le rapport de la commission Économie et Finances lors du vote du budget pour demander le départ du président de la République, comme une pique à Fanmi Lavalas qui s’empare déjà du mécontentement populaire et parle d’opération «deboulonnen Jovenel». «Ceux qui rejoignent le mouvement sont obligés de marcher selon nos directives», a soutenu Don Kato, qui croit que le peuple gagne les rues «contre le budget», et non pour le départ de Jovenel Moïse.
Dans une vidéo publiée ce mardi sur sa page Facebook, le sénateur Antonio Chéramy a indiqué que les «gens n’ont aucun problème à payer des taxes. «Mais ils ne digèrent pas le fait que ces dernières soient toujours détournées!» Quant à la constitution du Conseil électoral permanent, dont le mandat s’étendra sur neuf ans, il faut continuer à veiller au grain, a indiqué Don Kato, chanteur engagé de Brothers Posse, catapulté au Bicentenaire à la faveur de son opposition frontale à Michel Martelly. Sans perdre de vue le sens de son combat, il appelle à rester «mobilisés contre le budget», dont la publication est déjà actée dans le journal officiel Le Moniteur.
Juno Jean Baptiste source le nouvelliste